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L’argent selon Charles Péguy

L'argent Charles Péguy

L’argent est responsable du malheur social. Charles Péguy affirme dans L’Argent que le modernisme économique répandu par la bourgeoisie a perverti la société dans son ensemble. Il l’oppose aux valeurs traditionnelles, telles que le travail artisanal, ou l’enseignement intègre pur de toute idéologie politique, qui offraient à chacun les conditions d’une vie digne et paisible.

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L’argent étrangle le peuple. Charles Péguy regrette que le développement économique ait mis fin à une sorte de pacte entre le pauvre et le sort. En acceptant sa condition, en ne cherchant pas à s’enrichir, l’individu pouvait vivre dignement dans la pauvreté ; manger à sa faim, avoir un logement à lui, et y faire vivre toute sa famille. En ces temps, l’argent n’était pas le maître du monde, mais seulement le fruit du travail nécessaire à la vie. « Dans ce temps-là, décrit Péguy, on ne gagnait pour ainsi dire rien. Les salaires étaient d’une bassesse dont on n’a pas idée. Et pourtant tout le monde bouffait. Il y avait dans les humbles maisons une sorte d’aisance dont on a perdu le souvenir. Au fond on ne comptait pas. Et on n’avait pas à compter. Et on pouvait élever des enfants. Et on élevait. Il n’y avait pas cette espèce d’affreuse strangulation économique qui a présent d’année en année nous donne un tour de plus » (L’Argent). La libération des forces économiques soumet désormais le travailleur à des mécanismes qui rompent sa quiétude d’antan. Son salaire peut baisser si les conditions économiques changent ; la concurrence exerce sur lui une pression psychologique en le plaçant dans un risque permanent. Péguy constate qu’en même temps que le mot d’« égalité » est sur toutes les bouches, l’inégalité économique devient monstrueuse.

Le capitalisme selon Marx

Charles Péguy condamne l’argent comme une valeur bourgeoise

L’argent dévalorise tout ce qui n’est pas lui. Charles Péguy regrette la forte dimension morale qui imprégnait, selon lui, la vie autrefois. Alors, la conduite humaine n’était pas déterminée par l’argent, mais par de saines valeurs. Il déplore en particulier la dégradation de la valeur du travail. Imprégné de la conscience artisanale de ses parents, il considère que le travail doit trouver sa finalité dans lui-même, et non pas dans sa rétribution : il faut aimer le travail bien fait pour lui-même, pour l’honneur, pas pour l’argent. Cette mentalité a été perdue dès lors que le travail a été rabaissé au rang d’une vulgaire marchandise. « C’est parce que la bourgeoisie, critique Péguy, s’est mise à traiter comme une valeur de bourse le travail de l’homme que le travailleur s’est mis, lui aussi, à traiter comme une valeur de bourse son propre travail. C’est parce que la bourgeoisie s’est mise à faire perpétuellement des coups de bourse sur le travail de l’homme que le travailleur, lui aussi, par imitation, par collusion et encontre, et on pourrait presque dire par entente, s’est mis à faire continuellement des coups de bourse sur son propre travail » (L’Argent). Ainsi, pour Péguy, les transformations générées par la rationalisation du processus économique, par la recherche sans fin de productivité et de rentabilité, ont tué la noblesse du travail.

La philosophie de l’argent de Georg Simmel

L’argent propage l’idéologie bourgeoise. Charles Péguy critique la rapidité avec laquelle la société a changé et les valeurs morales antérieures ont été bouleversées. En l’espace de trente ans, la révolution industrielle a donné les pleins pouvoirs à une nouvelle classe sociale, la bourgeoisie, laquelle a modelé le reste du corps social à son image. « Tout le crime est venu de la bourgeoisie, affirme Péguy. Toute l’aberration, tout le crime. C’est la bourgeoisie capitaliste qui a infecté le peuple. Et elle l’a précisément infecté d’esprit bourgeois et capitaliste. […] On ne saurait trop le redire, c’est la bourgeoisie qui a commencé à saboter et tout le sabotage a pris naissance dans la bourgeoisie » (L’Argent). Le plus grave, pour Péguy, est la dénaturation du peuple à laquelle a abouti la propagation de l’idéologie bourgeoise. Idéalisant « l’admirable peuple » de « l’ancienne France », il pose qu’il n’existe tout simplement plus – le peuple n’est désormais plus qu’une variable de la science électorale. Influencé par les journaux, qui lui dictent ses valeurs, le corps social est devenu bourgeois dans sa totalité, à tel point que les ouvriers ne pensent plus qu’à une chose, devenir des bourgeois – le socialisme n’est autre, dans la perspective de Péguy, que la réalisation de l’esprit bourgeois dans le monde ouvrier. Même l’ancienne aristocratie s’est muée en une basse bourgeoisie d’argent. Seuls les paysans sont restés fidèles à leurs valeurs.

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Qui est Romain Treffel ?

Passionné par les idées, je veux vous aider à mieux comprendre votre existence grâce au meilleur de la pensée. C’est dans cet esprit que je travaille à rendre les grands concepts plus accessibles et les grands auteurs plus proches de nous.

Passé par l’ESCP, la Sorbonne, et l’École Normale Supérieure, j’aide également les étudiants à réussir les épreuves littéraires des concours des grandes écoles.

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