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La raison selon Aristote

La raison est la faculté qui permet la pensée. Aristote affirme (notamment dans De l’âme) que le sens de la vie humaine consiste fondamentalement dans l’exercice de cette faculté, tant dans un usage pratique que dans un usage théorique (la contemplation pure). La raison permet à l’homme de comprendre et de connaître le monde qui l’entoure.

L’animal politique selon Aristote

La raison définit l’homme. Pour Aristote, il s’agit d’une faculté supérieure innée qui est le privilège de l’être humain. Si celui-ci partage la faculté nutritive avec tous les êtres et l’instinct avec les animaux, il est animé par un principe rationnel qui le rend capable de réaliser des projets formulés (ou visualisés) de manière réfléchie. « La visualisation sensitive, explique Aristote, appartient même aux vivants qui n’ont pas la parole pensante en partage, mais la visualisation résolue ne revient qu’à ceux qui ont la parole pensante. Car savoir si l’on aura à faire telle chose ou telle autre, c’est la tâche de la réflexion. Et celle-ci doit nécessairement prendre constamment la mesure des choses à l’aide d’un seul critère car elle est à la recherche de ce qui est meilleur […] Et c’est pour ce motif que les animaux imparfaits ne semblent pas avoir d’opinion, ils n’ont pas cette aptitude à produire une visualisation en procédant par assemblage réfléchi » (De l’âme). La raison a sa source dans une partie de l’âme humaine, la partie rationnelle (l’autre partie étant irrationnelle). Dans le détail, cette partie se subdivise encore en deux : une partie « scientifique » permet à l’homme de connaître les principes immuables de la réalité ; une partie « calculatrice » qui fait connaître les choses dont l’existence est contingente et variable. Aristote conçoit donc la raison comme une faculté de l’âme humaine.

La mémoire et la réminiscence selon Aristote

Aristote lie la raison au bonheur

L’exercice de la raison repose sur des principes. Aristote affirme qu’elle se traduit concrètement, dans la réflexion, par l’usage de règles formelles qui servent à garantir la validité des opérations intellectuelles. Ces règles constituent la science de la logique, dont le philosophe est un des fondateurs. L’exercice de la raison repose plus précisément sur trois principes logiques fondamentaux : le principe d’identité, le principe de non-contradiction, et le principe du tiers exclu. Le principe d’identité, tout d’abord, pose la permanence et la cohérence de l’être (A est A). C’est l’équivalent de l’égalité en mathématiques. Ensuite, le principe de non-contradiction signifie que deux propositions incompatibles (A et non-A) ne peuvent pas être vraies en même temps. « Il est évident, avance Aristote, que ni un jugement vrai, ni une proposition vraie ne peuvent être contraires à un autre jugement vrai ou à une autre proposition vraie. En effet, les propositions contraires sont celles qui portent sur les opposés, au lieu que les propositions vraies sont susceptibles d’être vraies en même temps : or les contraires ne peuvent simultanément appartenir au même sujet » (Organon). Enfin, le principe du tiers exclu signifie qu’il n’y a pas d’état intermédiaire entre la vérité et la fausseté. Que la raison repose sur ces principes logiques ne la condamne cependant pas au monde abstrait. Non seulement elle s’applique au monde concret (pour comprendre le monde naturel, par exemple), mais elle s’améliore par la confrontation à l’expérience. Aristote estime ainsi que la raison et l’observation sont complémentaires.

L’art d’avoir toujours raison selon Schopenhauer

La raison est la source du véritable bonheur. Aristote part du principe qu’elle permet de comprendre ce qu’est la vertu, définie comme ce qui rend la conduite de l’homme la meilleure possible à l’égard des peines et des plaisirs ; et que la vertu est l’ingrédient fondamental du bonheur. Mais il faut distinguer, d’une part, les vertus morales, telles que la générosité ou la tempérance, qui naissent de l’habitude ; et d’autre part les vertus intellectuelles, telles que la sagesse, l’intelligence pratique et la prudence, qui naissent d’un enseignement. Or, le bonheur le plus noble procède forcément des vertus les plus nobles, lesquelles procèdent de la faculté la plus noble de l’homme. « Si l’intellect, écrit Aristote, est quelque chose de divin par rapport au reste de l’homme, la vie selon l’intellect est une vie divine par rapport à la vie ordinaire de l’humanité. Il ne faut donc pas en croire ceux qui conseillent à l’homme de ne songer qu’à des choses humaines, et à l’être mortel de ne songer qu’à des choses mortelles comme lui. Loin de là, il faut que l’homme s’immortalise autant que possible ; il faut qu’il fasse tout pour vivre selon le principe le plus noble de tous ceux qui le composent » (Éthique à Nicomaque). Non seulement la vie contemplative mobilise ce qu’il y a de plus noble en l’homme, mais elle est aussi la plus soutenable, car indépendante des biens extérieurs. Pour Aristote, la raison rend donc heureux dans l’exercice de la sagesse.

L’amitié selon Aristote

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Qui est Romain Treffel ?

Passionné par les idées, je veux vous aider à mieux comprendre votre existence grâce au meilleur de la pensée. C’est dans cet esprit que je travaille à rendre les grands concepts plus accessibles et les grands auteurs plus proches de nous.

Passé par l’ESCP, la Sorbonne, et l’École Normale Supérieure, j’aide également les étudiants à réussir les épreuves littéraires des concours des grandes écoles.

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