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La convivialité selon Ivan Illich

La convivialité place le bonheur dans les relations humaines. C’est à partir de cette valeur qu’Ivan Illich dénonce dans La convivialité le fait que les techniques modernes, qui étaient originellement des moyens d’émancipation, sont désormais des sources d’aliénation. Il imagine donc de contrôler politiquement la logique de la société industrielle avec des principes qui relèvent des théories de la décroissance.

L’expropriation de la santé selon Ivan Illich

La convivialité est compromise par l’esclavage de l’individu moderne. Ivan Illich affirme que celui-ci est dans une nouvelle forme de servitude engendrée par la corruption de l’outil, concept qui comprend à la fois les instruments matériels (le téléphone, par exemple) et la production collective de services par des « méga-machines » comme l’école, la médecine, les moyens de communication ou de transports. Le problème fondamental est que l’outil, censé être un moyen de maîtriser l’environnement, est désormais une fin en soi. Alors qu’il a servi à remplacer l’esclave, il est devenu le maître de l’homme. Telle est, selon Ivan Illich, la source de la crise de la fin des Trente Glorieuses : « La crise s’enracine dans l’échec de l’entreprise moderne, à savoir la substitution de la machine à l’homme. Le grand projet s’est métamorphosé en un implacable procès d’asservissement du producteur et d’intoxication du consommateur » (La convivialité). La mise en esclavage de l’individu moderne passe par deux étapes quel que soit l’outil : on réalise un progrès scientifique mesurable dans la résolution d’un problème précis ; puis le progrès se retourne contre les individus, dont la nouvelle dépendance engendre une perte de bien-être et d’autonomie. Par exemple, le propriétaire d’une voiture dépense en réalité plus de temps à cause d’elle qu’il n’en économise grâce à elle. Ivan Illich en conclut que les biens et services modernes dépossèdent l’individu.

La technique selon Jacques Ellul

Ivan Illich veut refonder la société sur la convivialité

La convivialité est compromise par l’industrialisation. Ivan Illich estime qu’en plus de réduire l’autonomie individuelle, la logique de la société industrielle corrompt la collectivité dans son ensemble. Il lui adresse plus précisément deux reproches principaux. En premier lieu, la production collective de services accroît considérablement les inégalités. L’extension du marché transforme tous les services en biens de consommation et divise ainsi le corps social, par la fixation du prix, en ceux qui ont les moyens, et ceux qui ne les ont pas. « Le monde actuel est divisé en deux, pose le philosophe : il y a ceux qui n’ont pas assez et ceux qui ont trop ; ceux que les voitures chassent de la route et ceux qui conduisent ces voitures. Les pauvres sont frustrés et les riches toujours insatisfaits » (La convivialité). En matière de santé, par exemple, les classes aisées surconsomment les soins de qualité, tandis que la masse toujours grandissante des plus pauvres n’y aura jamais accès. En matière d’éducation, de même, la standardisation du savoir et le système des diplômes réservent les emplois à une élite surdiplômée et excluent le reste de la population. Le second reproche principal que le philosophe adresse à la société industrielle est la dégradation de l’environnement. À ses yeux, le surpeuplement, la surconsommation et la perversion de l’outil détruisent progressivement la planète — c’est pourquoi l’humanité doit apprendre à vivre avec des limites. Ivan Illich considère donc que la convivialité est également un enjeu écologique.

La crise du monde moderne selon René Guénon

La convivialité fonde un projet de société. Ivan Illich propose d’inverser radicalement la logique de la société industrielle afin de défendre la vie et le travail des hommes contre les instruments et les institutions qui méconnaissent, ou qui ne respectent pas leur droit à user librement de leur énergie personnelle. En pratique, il faut désindustrialiser la société et la libérer du dogme de la croissance illimitée. Comme le problème fondamental réside dans la soumission de l’homme à l’outil, il faut rendre celui-ci convivial. « L’outil, écrit Ivan Illich, est convivial dans la mesure où chacun peut l’utiliser, sans difficulté, aussi souvent ou aussi rarement qu’il le désire, à des fins qu’il détermine lui-même. L’usage que chacun en fait n’empiète pas sur la liberté d’autrui d’en faire autant. Personne n’a besoin d’un diplôme pour s’en servir ; on peut le prendre ou non » (La convivialité). Dans le détail, un outil ne risque pas de corrompre l’être humain s’il satisfait à trois exigences : ne pas réduire l’autonomie personnelle ; ne pas engendrer de rapports de sujétion dans la communauté ; élargir le champ d’action de l’individu. Une société qui soumet les outils à ces exigences et qui se donne des limites permettra aux hommes d’être plus heureux dans une relative pauvreté : ils ne seront plus les esclaves les uns des autres, ni des outils ; leurs rapports seront plus humains ; et ils pourront exprimer leur créativité. Optimiste, Ivan Illich prédit que les populations perdront confiance dans la productivité industrielle.

La société du risque selon Ulrich Beck

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Qui est Romain Treffel ?

Passionné par les idées, je veux vous aider à mieux comprendre votre existence grâce au meilleur de la pensée. C’est dans cet esprit que je travaille à rendre les grands concepts plus accessibles et les grands auteurs plus proches de nous.

Passé par l’ESCP, la Sorbonne, et l’École Normale Supérieure, j’aide également les étudiants à réussir les épreuves littéraires des concours des grandes écoles.

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