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Le rêve selon Freud

Le rêve est un pilier de la psychanalyse freudienne. Sigmund Freud, qui s’intéresse au rêve depuis son enfance, le théorise dans L’Interprétation du rêve, qui deviendra un ouvrage fondateur de la psychanalyse. Sa séduisante théorie a eu une influence culturelle majeure non seulement en Occident (où elle a intégré la sagesse populaire), mais aussi en Asie.

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Le rêve exprime un désir. Freud avance plus précisément que le rêve est un moyen privilégié d’expression de désirs inconscients. Autrement dit, le rêveur ignore qu’il est animé par de tels fantasmes. Il l’ignore d’autant plus que certains de ses fantasmes sont des traces toujours actives de désirs qu’il avait formés au cours de son enfance. Pour Freud, le sens fondamental du rêve est toujours le même, quelle que soit la nature du songe : « tout rêve est l’accomplissement d’un désir » (L’interprétation du rêve). Les rêves pénibles et les rêves d’angoisse servent donc eux aussi à accomplir un souhait. En fait, l’expérience négative du cauchemar, les images et les situations angoissantes qu’il met en scène, s’expliquent par le fait que le désir inconscient est contraire à la morale du dormeur. Freud précise néanmoins qu’il est impossible de comprendre directement le souhait inconscient qui s’exprime dans le rêve. En effet, la conscience le censure. Elle en transforme le contenu par l’intermédiaire du rêve. Il faut donc distinguer, d’une part, le contenu manifeste du songe, c’est-à-dire le rêve tel qu’il est apparu au rêveur qui le raconte ; et d’autre part le contenu latent du songe, c’est-à-dire le contenu à l’origine du rêve, transformé par la censure de la conscience. Ainsi, Freud part du principe que le rêve dont l’individu se souvient est trompeur.

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Freud accomplit l’interprétation du rêve grâce aux symboles

Le rêve demande une interprétation. Freud concède qu’il existe des rêves banals qui ne présentent aucune difficulté à interpréter. Par exemple, beaucoup de gens rêvent qu’ils tombent, qu’ils sont poursuivis, qu’ils perdent une dent, ou bien qu’un de leurs proches décède. Mais dans les autres cas, il est nécessaire de déconstruire les éléments du rêve manifeste. Freud estime qu’il s’agit d’une compétence fondamentale pour le psychanalyste, c’est pourquoi il encourage les psychanalystes en formation à s’entraîner à déchiffrer leurs propres rêves. « L’interprétation des rêves, pose-t-il, est la voie royale qui mène à la connaissance de l’inconscient dans la vie psychique » (L’interprétation du rêve). Ainsi, si la censure de la conscience dissimule les désirs dans le songe, l’expertise psychologique de l’analyste permet d’interpréter le rêve pour en retrouver le contenu latent. La transformation du contenu latent, ou « travail du rêve », mobilise plus précisément en 4 types d’opérations : 1° la condensation consiste à réunir plusieurs représentations en une seule ; 2° le déplacement consiste à déplacer une émotion d’une représentation vers une autre (il n’est pas rare que l’émotion, pourtant essentielle, soit logée dans un détail) ; 3° la figuration consiste à transformer une idée en une image ; 4° la scénarisation consiste à remanier le rêve pour en faire une histoire cohérente, et donc racontable. Après le récit du rêve, Freud le décrypte par l’association libre : il interprète les idées que le patient laisse surgir librement à partir des différents éléments du rêve.

Le refoulement selon Freud

Le rêve est plein de symboles. Freud reprend à son compte et développe cette vieille thèse, déjà soutenue par des penseurs de l’Antiquité. Par exemple, Artémidore d’Éphèse avance dans La Clé des Songes que le rêve a un sens à décrypter, tout particulièrement grâce aux symboles qu’il recèle. Dans la psychanalyse freudienne, le symbolisme du rêve a tout d’abord une dimension personnelle. Chaque individu élabore le contenu manifeste de son songe à l’aide de ses propres symboles et de ses propres associations d’idées. Freud raconte par exemple qu’il rêve des fleurs qu’il envoie à sa femme : il s’agit d’un symbole qu’il est le seul à pouvoir déchiffrer. En second lieu, le symbolisme du rêve est en partie partagé. Freud estime que le principal ressort du symbolisme onirique est le renversement en son contraire. Autrement dit, une représentation signifie souvent l’inverse de ce qu’elle est. Il ajoute que les symboles sont surtout sexuels. La plupart des rêves des adultes se ramènent (par l’analyse) à des souhaits érotiques, et les souhaits sexuels infantiles refoulés sont le plus fréquemment à l’origine de la formation des rêves. Même les objets les plus anodins ont en réalité un sens sexuel : « les symboles sexuels se cachent surtout derrière les choses habituelles et peu surprenantes » (L’interprétation du rêve). Freud estime par exemple que son patient rêve du membre viril s’il rêve d’un revolver, d’une canne, d’un robinet, d’une source jaillissante, d’un arbre, ou encore d’un crayon.

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Qui est Romain Treffel ?

Passionné par les idées, je veux vous aider à mieux comprendre votre existence grâce au meilleur de la pensée. C’est dans cet esprit que je travaille à rendre les grands concepts plus accessibles et les grands auteurs plus proches de nous.

Passé par l’ESCP, la Sorbonne, et l’École Normale Supérieure, j’aide également les étudiants à réussir les épreuves littéraires des concours des grandes écoles.

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