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La propriété selon Locke

La propriété privée est un droit fondamental. John Locke explique dans son Traité du gouvernement civil qu’elle est le moyen pour l’homme de satisfaire son inclination naturelle à assouvir ses besoins et à améliorer sa condition. À ses yeux, l’individu est propriétaire de tout ce qui est issu de lui ou est valorisé par lui, qu’il s’agisse d’une idée, d’un talent, d’une relation ou d’une terre.

L’identité personnelle selon Locke

La propriété privée est un droit naturel. John Locke affirme que l’être humain y a droit du simple fait de son appartenance à l’espèce humaine. Il avance plus précisément que c’est son travail individuel qui confère à l’homme un droit légitime sur certains biens. Ce droit découle de la propriété du corps : il est évident que l’individu possède son propre corps ; or, par son travail, il étend la propriété de son corps aux choses qui sont transformées par les efforts corporels. « Tout ce qu’il a tiré de l’état de nature, pose Locke, par sa peine et son industrie, appartient à lui seul : car cette peine et cette industrie étant sa peine et son industrie propre et seule, personne ne saurait avoir droit sur ce qui a été acquis par cette peine et cette industrie » (Traité du gouvernement civil). Par exemple, l’homme qui se nourrit de glands qu’il amasse sous un chêne se les approprie lorsqu’en prenant le soin de les amasser, il les distingue de tous les autres biens de la nature. Ainsi, sur le plan théorique, puisque le travail se définit par un sacrifice d’énergie du corps, et que ce sacrifice d’énergie transforme des choses, il s’ensuit que l’individu propriétaire de l’énergie sacrifiée devient propriétaire du produit du sacrifice d’énergie. Locke conclut que l’homme s’approprie un bien de la nature auquel il ajoute quelque chose.

La théorie pure du droit de Hans Kelsen

Locke estime que la société protège la propriété

La propriété privée est limitée par le droit d’autrui. Locke admet qu’elle ne justifie pas toutes les inégalités de richesse, car les hommes peuvent abuser du droit de propriété. L’argumentation du philosophe part de la création divine. Étant donné que Dieu a donné la terre à l’humanité en commun, tous les hommes peuvent s’en approprier une partie pour subvenir à leurs besoins. Ils peuvent donc tous cultiver la terre, récolter ses fruits et chasser ses animaux. Pour Locke, il s’agit même d’un devoir : « Lorsque Dieu a donné en commun la terre au genre humain, il a commandé en même temps à l’homme de travailler. Le créateur et la raison lui ordonnent de labourer la terre, de la semer, d’y planter des arbres et d’autres choses, la cultiver, pour l’avantage, la conservation et les commodités de la vie, et lui apprennent que cette portion de la terre, dont il prend soin, devient, par son travail, son héritage particulier » (Traité du gouvernement civil). Seulement, le travail pose des bornes à la propriété privée en même temps qu’il la légitime. Il faut respecter le droit de chacun à s’approprier les fruits de la nature par son travail ; ne pas s’approprier le produit des efforts d’autrui ; ni même réduire les perspectives d’autrui en s’appropriant une part de la nature supérieure au nécessaire (sinon il faut dédommager autrui) : c’est la « clause lockéenne » de propriété. Locke défend donc un usage raisonnable du droit de propriété.

Le travail selon Jacques Ellul

La propriété privée doit être protégée. Locke justifie cette exigence à partir de sa conception de l’état de nature : le droit de propriété y existe déjà, mais le respect de ce droit est précaire. En effet, la rudesse de la vie présociale peut conduire l’homme naturel à menacer, par instinct de survie, son semblable et ses propriétés. C’est ce risque qui explique la constitution de la société. « Si l’homme, dans l’état de nature, écrit Locke, est aussi libre que j’ai dit, s’il est le seigneur absolu de sa personne et de ses possessions, égal au plus grand et sujet à personne ; pourquoi se dépouille-t-il de sa liberté et de cet empire, pourquoi se soumet-il à la domination et à l’inspection de quelqu’autre pouvoir ? [Parce que] la jouissance de ce droit est fort incertaine et exposée sans cesse à l’invasion d’autrui » (Traité du gouvernement civil). Dans cette perspective, la protection de la propriété est la raison d’être originelle de la société. Le gouvernement de la société a donc la responsabilité de garantir le respect du droit de propriété et d’intervenir lorsque ce droit est menacé. Dans le détail, la protection de la propriété repose sur trois institutions : des lois établies (ou lois « positives », par opposition aux lois naturelles) qui encadrent les interactions entre les individus ; des juges qui règlent les différends ; et enfin, un pouvoir qui fasse appliquer les décisions de justice. Ainsi, Locke voit dans la propriété un droit naturel garanti par l’État.

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Qui est Romain Treffel ?

Passionné par les idées, je veux vous aider à mieux comprendre votre existence grâce au meilleur de la pensée. C’est dans cet esprit que je travaille à rendre les grands concepts plus accessibles et les grands auteurs plus proches de nous.

Passé par l’ESCP, la Sorbonne, et l’École Normale Supérieure, j’aide également les étudiants à réussir les épreuves littéraires des concours des grandes écoles.

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