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Le nouvel ordre écologique selon Luc Ferry

Le nouvel ordre écologique s’oppose à l’humanisme. Luc Ferry affirme dans Le Nouvel Ordre écologique qu’en luttant contre l’anthropocentrisme (un vision du monde centrée sur l’être humain) et le capitalisme libéral, l’écologie profonde conduit à une haine de l’homme et au rejet de la démocratie. Le philosophe plaide pour la réconciliation de la protection de l’environnement et de la démocratie libérale.

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Le nouvel ordre écologique revalorise l’animalité. Luc Ferry avance que le rapport de l’homme contemporain à la nature passe par les animaux. Il distingue trois aspects de cette caractéristique du monde moderne. Il y a tout d’abord la zoophilie, qui va de la simple affection pour les animaux de compagnie aux mouvements de défense des droits des animaux. Il y a ensuite la crainte de l’animal en tant qu’ennemi. Elle peut être justifiée par la peur de la maladie ou de l’agression ; mais elle résulte également parfois de préjugés ou de superstitions. Enfin, les hommes utilisent encore les animaux comme outils de travail ou de divertissement, et font même de certains des symboles de puissance ou de prestige. Pour Luc Ferry, le nouveau rapport à l’animalité brouille la frontière entre l’homme et l’animal qui est essentielle dans l’humanisme. « Jusqu’à preuve du contraire, répète-t-il, les animaux n’ont pas de culture, mais seulement des mœurs ou des modes de vie et le signe le plus sûr de cette absence est qu’ils ne se transmettent à cet égard aucun patrimoine nouveau de génération en génération » (Le Nouvel Ordre écologique). Sur le plan idéologique, le changement du rapport à l’animal serait la porte d’entrée de la remise en cause de l’humanisme. Luc Ferry estime en effet que l’écologie profonde essaie d’étendre la revalorisation de l’animalité à toute la nature.

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Luc Ferry dénonce l’idéologie du nouvel ordre écologique

Le nouvel ordre écologique a des origines douteuses. Luc Ferry remet en cause la sympathie qu’inspire généralement l’écologie en soulignant certaines de ses racines idéologiques. L’obscurantisme du Moyen Âge avait par exemple un versant écologique : les animaux étaient considérés comme des créatures de Dieu ou comme des fléaux envoyés par le diable. Dans le premier cas, ils étaient des sujets de droit qui pouvaient gagner des procès contre des humains ; dans le second, ils pouvaient être excommuniés. Le philosophe suggère également la dangerosité de l’écologie profonde en présentant les législations nazies de 1933-1935 très protectrices de la nature sauvage. Sur le plan idéologique, cette réglementation vient de la pensée romantique, qui critique la modernité et revalorise l’état sauvage par rapport à la civilisation. Luc Ferry en conclut que le nouvel ordre idéologique est foncièrement rétrograde. « ​​L’écologie profonde, dénonce-t-il, peut allier dans un même mouvement des thèmes traditionnels de l’extrême droite comme des motifs futuristes de l’extrême gauche. L’essentiel, ce qui fournit sa cohérence à l’ensemble, c’est le coeur du diagnostic : la modernité anthropocentriste est un total désastre » (Le Nouvel Ordre écologique). À l’image des législations du Moyen Âge et de l’Allemagne nazie, l’écologie profonde veut faire passer son antihumanisme dans le droit : elle promeut la genèse d’un droit de la nature du même ordre que les droits des personnes. Luc Ferry reproche ainsi au nouvel ordre écologique de reposer sur une critique de la modernité au potentiel totalitaire.

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Le nouvel ordre écologique est une vision de l’écologie. Luc Ferry montre que la défense de l’environnement se décline en trois versions principales. La première repose sur l’idée qu’il est nécessaire de protéger la nature en tant que cadre de vie de l’homme. C’est une version humaniste et anthropocentrique qui fait de la protection de l’homme sa priorité absolue. La deuxième version est celle du mouvement de libération animale, qui est très influent dans les pays anglo-saxons. Elle repose sur l’idée que certains êtres vivants non-humains sont des êtres moraux et sur l’idéal utilitariste de la minimisation de la souffrance globale. Enfin, la troisième version est celle de l’écologie radicale, particulièrement influente aux États-Unis et en Allemagne. Elle pose que la nature constitue un sujet de droit. C’est cette dernière version qui est dangereuse pour l’humanité. « Ainsi revalorisé, écrit Luc Ferry, le cosmos tout entier se voit à la limite affecté d’un coefficient positif supérieur à celui de l’humanité puisqu’il en constitue la condition première : la nature peut se passer des hommes, mais non l’inverse, ce pour quoi l’idée d’une « préférence naturelle » se trouve pas à pas légitimée. Qu’un arbre meurt ou qu’un homme meurt, dans les deux cas, un être vivant retourne à la terre » (Le Nouvel Ordre écologique). Or, le philosophe pense que l’enjeu est que l’humanité se réconcilie avec la nature sans renoncer à elle-même. Luc Ferry plaide donc pour un double refus, du capitalisme « sauvage » et de l’écologisme « profond ».

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Qui est Romain Treffel ?

Passionné par les idées, je veux vous aider à mieux comprendre votre existence grâce au meilleur de la pensée. C’est dans cet esprit que je travaille à rendre les grands concepts plus accessibles et les grands auteurs plus proches de nous.

Passé par l’ESCP, la Sorbonne, et l’École Normale Supérieure, j’aide également les étudiants à réussir les épreuves littéraires des concours des grandes écoles.

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