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Le travail selon Marx

Marx travail Capital

Le travail mêle la contrainte et la liberté. Écrivant Le Capital dans l’Angleterre de la révolution industrielle, où le labeur de l’ouvrier est devenu un service échangé sur un marché, Karl Marx refuse aussi bien de verser dans la diabolisation que de croire à l’illusion de la liberté du travailleur. Il montre que le travail est une idée qui combine des dimensions métaphysique, économique, et politique.

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Sur le plan philosophique, le travail est une activité propre à l’homme. Karl Marx analyse tout d’abord cette activité indépendamment du système capitaliste ainsi que des rapports de force qui le caractérisent. Il la pense donc hors des formes sociales qu’elle a prises au cours de l’histoire, tels l’esclavage, le servage, ou le salariat. Dans l’absolu, le travail est un acte qui modifie la nature en vue d’un but : « Le travail est d’abord, pose Marx, un procès qui se passe entre l’homme et la nature, un procès dans lequel l’homme règle et contrôle son métabolisme avec la nature par la médiation de sa propre action. Il se présente face à la matière naturelle comme une puissance naturelle lui-même. […] Mais en agissant sur la nature extérieure et en la modifiant par ce mouvement, il modifie aussi sa propre nature » (Le Capital). Le philosophe illustre cette définition avec la fameuse métaphore de l’abeille et de l’architecte : la construction d’une ruche est certes impressionnante, mais l’insecte n’a pas conçu mentalement son œuvre avant de mettre en pratique son idée. En outre, si ce « procès » présuppose forcément un effort, il n’est cependant pas réductible à une souffrance à endurer, comme le conçoit Adam Smith. Pour Marx, l’homme n’est pas voué au repos permanent, car il éprouve sa liberté dans le fait de surmonter des obstacles.

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Marx donne au travail un sens économique et politique

Sur le plan économique, le travail crée la valeur. Karl Marx lui confère en effet le rôle principal dans le processus productif. En opposition à la théorie économique classique, qui distingue trois facteurs de production (le capital, le travail, et le progrès technique), il revient à l’idée de la valeur-travail de David Ricardo, selon laquelle la valeur d’échange d’un bien correspond à la quantité de travail nécessaire à sa fabrication. Le capital et le progrès technique ne sont en réalité que des moyens de décupler la productivité du troisième facteur de production. Et pour cause, une machine ne crée pas de valeur en elle-même, ce sont le travail humain incorporé en elle et le travail humain nécessaire pour la faire fonctionner qui engendrent la richesse. Marx considère ainsi qu’il est impropre d’évoquer « la valeur du travail », puisque cette activité est, à ses yeux, la source unique de la valeur. Dans le détail, toutefois, son raisonnement concerne exclusivement les produits susceptibles d’échange ; il ne s’applique pas aux biens ou aux services qui, comme la « production domestique » (la cuisine, le ménage, etc.) ou les biens collectifs, ne peuvent pas être vendus. À considérer deux objets du commerce, le travail fourni pour les produire est bien le seul paramètre qu’ils partagent. Marx affirme donc qu’« en tant que valeurs toutes les marchandises ne sont que du travail humain cristallisé » (Le Capital). Par conséquent, la valeur d’échange d’une marchandise se mesure en temps de travail humain.

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Sur le plan politique, le travail est un instrument d’aliénation. Après l’avoir analysé dans l’absolu, puis sous le prisme de la théorie économique, Karl Marx en révèle la fonction dans le cadre de la société capitaliste. Le travail y est l’institution qui permet aux détenteurs des moyens de production – les entrepreneurs – d’exploiter ceux qui en sont privés – les salariés. L’aliénation passe tout d’abord par le contrat de travail. Contrairement à l’équilibre imaginé dans la théorie du marché libre, le rapport de force entre le patron et l’ouvrier est dissymétrique dans la réalité économique : « l’un a aux lèvres le sourire des gens importants et brûle d’ardeur affairiste, décrit Marx, l’autre est craintif, rétif comme quelqu’un qui a porté sa propre peau au marché, et qui, maintenant, n’a plus rien à attendre… que le tannage » (Le Capital). L’aliénation s’approfondit ensuite dans la répartition de la richesse. Les capitalistes dépossèdent les prolétaires de la valeur créée par leur travail grâce au concept du profit, qui correspond chez Marx au « surtravail » ou « plus-value », c’est-à-dire la différence entre ce que produit l’ouvrier et ce qui lui est rétrocédé par l’entreprise. Ils cherchent à accaparer un surtravail maximum, ne laissant au salarié que le minimum nécessaire à la reproduction de la force de travail. Or, ce faisant, ils préparent paradoxalement leur perte, selon Marx, car plus ils accumulent de profit, plus ils achètent des machines et moins ils sont à même d’exploiter les travailleurs.

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Qui est Romain Treffel ?

Passionné par les idées, je veux vous aider à mieux comprendre votre existence grâce au meilleur de la pensée. C’est dans cet esprit que je travaille à rendre les grands concepts plus accessibles et les grands auteurs plus proches de nous.

Passé par l’ESCP, la Sorbonne, et l’École Normale Supérieure, j’aide également les étudiants à réussir les épreuves littéraires des concours des grandes écoles.

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