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Les sciences humaines selon Wilhelm Dilthey

Les sciences humaines dépendent de l’esprit. Dans son Introduction à l’étude des sciences humaines, Wilhelm Dilthey met en évidence le fait que l’objet de ces sciences ne relève pas seulement de la nature et qu’il inclut la subjectivité humaine, c’est-à-dire la manière dont l’homme donne un sens à son existence. Wilhelm Dilthey rompt par là avec le positivisme dominant de son époque qui réduit le savoir à l’enregistrement des faits.

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Les sciences humaines forment un champ spécifique du savoir. Wilhelm Dilthey affirme que les sciences de la réalité sociale, culturelle et politique sont des sciences autonomes. Dans le détail, cet ensemble comprend les disciplines qui étudient le monde humain, et plus spécifiquement les sciences sociales. On y compte notamment la philologie, les études littéraires et culturelles, l’étude de la religion, la psychologie, ou encore la science politique et l’économie. Pour Wilhelm Dilthey, ces champs du savoir ne peuvent pas être reliés les uns aux autres et classés selon une construction logique ; seules leurs genèses historiques permettent de les mettre en relation. Les sciences humaines sont également spécifiques sur le plan de la production de la connaissance. En effet, elles produisent 3 types d’énoncés : 1° des affirmations descriptives et historiques ; 2° des généralisations théoriques sur des contenus partiels ; et 3° des jugements de valeur et des règles pratiques. Cependant, étant donné le rôle central joué par les êtres humains dans la réalité sociale et historique, les sciences humaines n’ont pas la même capacité que les sciences naturelles à établir des régularités théoriques. « Le mouvement des astres, explique ainsi Wilhelm Dilthey, se révèle soumis à la loi, pourtant bien simple, de la gravitation, et nous pouvons le calculer longtemps à l’avance. Les sciences sociales ne pourraient apporter à l’intelligence de pareilles satisfactions. » (Introduction à l’étude des sciences humaines)

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Wilhelm Dilthey distingue l’interprétation et la compréhension

Les sciences humaines ne peuvent pas imiter les sciences naturelles. Wilhelm Dilthey reproche aux positivistes, qui conçoivent le savoir comme la connaissance des faits, de vouloir imposer les méthodes des sciences naturelles aux sciences humaines. Or, c’est là nier la spécificité des sciences humaines. Les sciences naturelles ne font que construire un monde idéal abstrait qui n’a pas de lien avec l’expérience vécue. En revanche, le monde qui est formé par les sciences humaines est la réalité historique et sociale dans laquelle les êtres humains pensent et agissent. L’implication de l’homme dans les phénomènes étudiés par les sciences humaines rend donc impossible de calquer leur méthode sur celle des sciences naturelles. « Une chute d’eau, décrit Wilhelm Dilthey, se compose de molécules homogènes juxtaposées ; mais une simple phrase, qui n’est pourtant qu’un souffle sorti de notre bouche, peut ébranler toute l’âme d’une société et tout un continent, en suscitant des motifs d’action dans des entités psychiques pourtant bien individuelles. » (Introduction à l’étude des sciences humaines) Ainsi, pour le philosophe allemand, la méthode des sciences naturelles repose davantage sur l’explication, au sens où elles identifient l’enchaînement objectif de causes qui produit un phénomène naturel ; la méthode des sciences humaines, quant à elle, repose davantage sur la compréhension, au sens où elles synthétisent des actes ou des paroles sous un sens général. Dans la perspective de cette distinction, un scientifique explique l’éruption d’un volcan, tandis qu’un historien comprend une guerre.

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Les sciences humaines doivent suivre leur propre méthode. Wilhelm Dilthey avance qu’elles ne peuvent pas être aussi abstraites que les sciences naturelles. Elles ont, elles, vocation à se concentrer sur les données propres à la réalité humaine, tout particulièrement les données historiques. En premier lieu, elles ne doivent pas se limiter à collecter les faits — leur objet d’étude leur impose de s’intéresser au sens que les acteurs donnent à leurs actes. « Les motifs pour lesquels on a pris l’habitude de séparer ces sciences (les sciences de l’homme) des sciences de la nature et d’en faire un tout à part, écrit Wilhelm Dilthey, poussent leurs racines dans les profondeurs de la conscience que l’homme a de lui-même et dans le sentiment du caractère total de cette conscience. » (Introduction à l’étude des sciences humaines) La méthode des sciences humaines ne se réduit pas pour autant à une prise en compte des ressorts de la psychologie individuelle. Wilhelm Dilthey plaide ainsi pour une approche multidimensionnelle qui rende compte de l’interaction constante entre l’individu et la société. Plus précisément, il faut concevoir l’être humain individuel comme le point d’intersection de nombreuses forces : sociales, culturelles, économiques, politiques, et même artistiques. Une dimension de la réalité humaine ne doit pas être privilégiée par rapport à une autre (par exemple, le collectif au détriment de l’individuel). Wilhelm Dilthey estime que cette approche multidimensionnelle des sciences humaines leur permettra de traduire la richesse de l’expérience vécue.

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Qui est Romain Treffel ?

Passionné par les idées, je veux vous aider à mieux comprendre votre existence grâce au meilleur de la pensée. C’est dans cet esprit que je travaille à rendre les grands concepts plus accessibles et les grands auteurs plus proches de nous.

Passé par l’ESCP, la Sorbonne, et l’École Normale Supérieure, j’aide également les étudiants à réussir les épreuves littéraires des concours des grandes écoles.

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