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La technostructure selon Galbraith

La technostructure est la nouvelle élite économique. Dans Le Nouvel État industriel, John Kenneth Galbraith met en lumière le fait que le capitalisme industriel des années 1960 ne repose plus sur les épaules de la figure classique de l’entrepreneur. La direction et la prospérité de l’entreprise, et plus généralement de l’économie, sont désormais dans les mains d’une nouvelle classe d’acteurs, distincte des propriétaires du capital.

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La technostructure est un groupe de spécialistes. L’analyse de Galbraith part du constat selon lequel le processus de prise de décision a évolué dans la grande entreprise moderne : d’individuel, il est devenu collectif. Ce sont désormais des groupes d’individus qui prennent les décisions importantes. « Il n’existe pas, explique l’économiste, de nom pour tous ceux qui participent à la prise de décision en groupe ou pour l’organisation qu’ils forment. Je propose d’appeler cette organisation la Technostructure » (Le Nouvel État industriel). Cette évolution résulte de la complexification du processus de production des biens technologiques, car cela demande une expertise et une intelligence qui dépassent celles d’un seul individu. C’est pourquoi l’information est partagée entre tous les membres d’un grand groupe de spécialistes anonymes, une équipe équilibrée de planificateurs de produits, d’ingénieurs, de responsables de la publicité et des ventes, d’études de marché, d’hommes de relations publiques, de scientifiques, de lobbyistes, de comptables, d’économistes et d’autres experts hautement qualifiés. Dans l’industrie automobile, par exemple, il est impossible qu’un seul employé maîtrise à la fois l’ingénierie, la métallurgie, la chimie, la logistique, ou encore le marketing. La technostructure est également nécessaire à la planification. En raison de l’ampleur de ses besoins, une grande entreprise doit anticiper son approvisionnement en matériaux, en main-d’œuvre, et autres exigences de production. Galbraith conclut que le succès de l’entreprise moderne prouve l’efficacité de la décision collective.

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Galbraith souligne l’émancipation de la technostructure

La technostructure s’impose dans l’entreprise. Galbraith affirme qu’elle y prend le pouvoir parce que l’expertise spécialisée, tant technologique qu’organisationnelle, est le facteur de production crucial dans le capitalisme moderne. « Dans la société industrielle moderne, pose-t-il, le pouvoir de décision est exercé non par le capital, mais par l’organisation, non par le capitaliste, mais par le bureaucrate industriel » (Le Nouvel État industriel). Dès lors, la technostructure poursuit son propre but. Quel est-il ? Comme toute organisation, sa finalité est de survivre et de se développer. Son impératif de survie lui demande tout d’abord de s’assurer que les actionnaires ne reprendront pas le pouvoir. Pour ce faire, elle doit leur acheter leur consentement en leur garantissant des revenus suffisants. Mais générer du profit pour les actionnaires n’est pas la raison d’être de la technostructure. Galbraith avance que l’objectif fondamental de la technostructure est de développer son pouvoir dans l’entreprise. Cela se traduit au niveau économique par la préférence pour la croissance à long terme — via des dépenses en R&D et en marketing, par exemple — plutôt que pour la rentabilité à court terme. C’est notamment le cas dans les industries automobile, électronique, aéronautique, ou de la défense. Au niveau individuel, le pouvoir de la technostructure se traduit par la progression de ses membres en termes de revenus, de responsabilité, ainsi que de statut social hors de l’entreprise. Galbraith ne prévoit pas la revanche des propriétaires et des actionnaires qui aura lieu dans les années 1980.

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La technostructure est un acteur clé de l’économie. Galbraith ajoute que la domination de la technostructure ne se limite pas aux frontières de la grande entreprise : son influence s’étend à toute la société. C’est une question d’échelle. De fait, les ressources que la technostructure met en jeu dans le processus de production sont si importantes qu’elle n’a pas le droit à l’erreur. Ainsi maîtrise-t-elle ses coûts en contrôlant ses fournisseurs (par des contrats ou en les achetant) ; en encadrant les relations avec les syndicats ; et plus généralement en planifiant strictement ses opérations internes. Mais le plus gros risque concerne la confrontation avec le marché. Si les débouchés sont insuffisants, alors sa rentabilité — et donc sa survie — seront en danger. C’est pourquoi la technostructure manipule les consommateurs. « La production, écrit Galbraith, non seulement passivement au moyen de l’émulation, mais activement au moyen de la publicité et d’activités annexes, crée les désirs qu’elle cherche à satisfaire » (Le Nouvel État industriel). En termes économiques, c’est l’offre qui, grâce aux puissants moyens de persuasion des grandes entreprises, détermine la demande, et non pas l’inverse (qui est la dynamique économique naturelle). C’est pour cette raison que l’économiste parle d’une « filière inversée ». Les grandes firmes inversent la logique du marché et suppriment la concurrence parce que la production de biens et services complexes décuple le risque économique. Galbraith ajoute que la technostructure sécurise sa rentabilité également en incitant le gouvernement à mener une politique économique qui lui soit favorable.

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Qui est Romain Treffel ?

Passionné par les idées, je veux vous aider à mieux comprendre votre existence grâce au meilleur de la pensée. C’est dans cet esprit que je travaille à rendre les grands concepts plus accessibles et les grands auteurs plus proches de nous.

Passé par l’ESCP, la Sorbonne, et l’École Normale Supérieure, j’aide également les étudiants à réussir les épreuves littéraires des concours des grandes écoles.

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