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L’amour selon Sartre

L’amour est un rapport humain spécial. Dans L’être et le néant, Jean-Paul Sartre élucide le désir amoureux à la lumière de la conception existentialiste de l’existence, selon laquelle l’homme doit assumer la radicalité de sa liberté. Il affirme que l’amour ne peut pas être réduit à une seule dimension.

L’existentialisme selon Sartre

L’amour ne se réduit pas à la possession physique. Jean-Paul Sartre estime que le fait que l’amant souhaite être aimé en retour signifie que le désir amoureux ne se résume pas au simple désir de posséder le corps de l’être aimé. À la vérité, cet acte ne suffit pas à combler l’amant. Le philosophe illustre cette idée en analysant la relation entre les personnages Marcel et Albertine, tirés du roman À la recherche du temps perdu de Marcel Proust. Dans l’intrigue, le désir amoureux de Marcel reste insatisfait bien qu’il possède physiquement Albertine. Comment l’expliquer ? Marcel ne sait pas s’il possède la conscience de la femme qu’il aime, c’est pourquoi il n’est pas épanoui en amour. « Celui qui veut être aimé, explique Sartre, ne désire pas l’asservissement de l’être aimé. Il ne tient pas à devenir l’objet d’une passion débordante et mécanique. Il ne veut pas posséder un automatisme, et si on veut l’humilier, il suffit de lui représenter sa passion comme le résultat d’un déterminisme psychologique : l’amant se sentira dévalorisé dans son amour et dans son être. […] Ainsi l’amant ne désire-t-il pas posséder l’aimé comme on possède une chose » (L’être et le néant). Le personnage de Marcel est insatisfait parce qu’il a confondu le désir amoureux avec la possession physique. Ainsi, pour Sartre, l’amour comprend également une dimension spirituelle.

La métaphysique de l’amour selon Schopenhauer

Sartre souligne le caractère paradoxal de l’amour

L’amour est un désir d’appropriation de la liberté de l’aimé. Sartre met en évidence le paradoxe qui caractérise l’engagement amoureux. D’un côté, le désir amoureux de l’amant vise bien la liberté de l’être aimé, c’est-à-dire qu’il désire que l’être aimé le désire en retour par un choix libre. Il ne faut cependant pas que l’appropriation confine à la tyrannie. En effet, si l’amant s’approprie la liberté de l’être aimé en manipulant ses passions, comme un tyran s’approprie la liberté de ses sujets, alors l’être aimé n’est plus libre — et l’amour perd son authenticité. Plus généralement, l’appropriation de la liberté de l’aimé ne doit pas non plus relever de l’automatisme. « Il arrive, avance Sartre, qu’un asservissement total de l’être aimé tue l’amour de l’amant. Le but est dépassé : l’amant se retrouve seul si l’aimé s’est transformé en automate » (L’être et le néant). Ainsi, l’amoureux ne sera pas épanoui s’il est l’objet d’une passion mécanique et débordante, comparable à l’attachement d’un animal ou d’un robot, dont l’amour est déterminé mécaniquement par les lois de la nature ou par celles de la technique. Cette situation, elle aussi, revient à abolir la liberté de l’être aimé, c’est-à-dire à le transformer en objet. L’amant est le seul sujet libre de la relation, c’est pourquoi l’amour y perd sa valeur, voire disparaît. Le paradoxe du désir amoureux est donc que l’amant désire s’approprier la liberté de l’aimé sans aller jusqu’à la supprimer. Pour Sartre, le véritable amour lie deux sujets libres et conscients.

La psychologie de la vie amoureuse selon Freud

L’amour libre n’est pas pleinement satisfaisant. Sartre met en évidence le rapport éminemment paradoxal entre le désir amoureux et la liberté. Celle-ci est certes une condition nécessaire de l’amour, mais pas suffisante. Si l’amant désire que l’être aimé l’aime en retour librement, l’entière liberté de cet engagement ne suffit pas à l’épanouir. De fait, les deux extrêmes échouent à le satisfaire : ni l’entière liberté ni l’entier déterminisme ne correspondent à l’idéal amoureux. « L’amant, écrit Sartre, veut être aimé par une liberté et réclame que cette liberté comme liberté ne soit plus libre. Il veut à la fois que la liberté de l’Autre se détermine elle-même à devenir amour — et cela, non point seulement au commencement de l’aventure, mais à chaque instant — et, à la fois, que cette liberté soit captive par elle-même, qu’elle se retourne sur elle-même, comme dans la folie, comme dans le rêve, pour vouloir sa captivité » (L’être et le néant). Dans le détail, la liberté que l’aimé manifeste dans son engagement doit prendre l’apparence du déterminisme passionnel ; elle doit même s’illusionner sur sa propre nature au point de croire que le déterminisme passionnel l’abolit. Cet idéal amoureux qui combine déterminisme et liberté s’est (imparfaitement) incarné dans la relation de Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre. Le philosophe a inventé les concepts d’« amour nécessaire » et d’« amours contingentes » afin de distinguer, d’une part, un amour principal, où la dimension spirituelle est essentielle, et d’autre part des amours secondaires où prime la dimension physique.

La mauvaise foi selon Sartre

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Qui est Romain Treffel ?

Passionné par les idées, je veux vous aider à mieux comprendre votre existence grâce au meilleur de la pensée. C’est dans cet esprit que je travaille à rendre les grands concepts plus accessibles et les grands auteurs plus proches de nous.

Passé par l’ESCP, la Sorbonne, et l’École Normale Supérieure, j’aide également les étudiants à réussir les épreuves littéraires des concours des grandes écoles.

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