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Les chiens de garde selon Paul Nizan

Les chiens de garde sont des idéologues. Dans Les Chiens de garde, Paul Nizan pointe du doigt l’effet social de la pensée abstraite et formelle des philosophes académiques de la Troisième République. Il les accuse de rendre la jeunesse aveugle aux rapports de classe qui se manifestent dans la réalité concrète.

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Les chiens de garde ont une conception utopique de la philosophie. Paul Nizan leur reproche de diffuser le « mythe de la cléricature », selon lequel la pensée est l’activité qui a le plus de valeur parce qu’elle sert les hommes. Or, si les amateurs des idées admettent implicitement ce mythe, rien ne contraint en réalité la philosophie à travailler réellement pour les hommes. Le mythe de la cléricature entretient également l’illusion de l’abstraction de la pensée authentique. Les philosophes croient qu’il existe un monde des idées inaltérable où leurs théories se rapportent les unes aux autres. « Les historiens de la philosophie qui forment le gros des philosophes de ce temps, dénonce Paul Nizan, assurent que les pensées sont soumises aux lois d’exception d’un règne spécial de l’existence. […] La pensée leur paraît une activité vraiment pure exercée par des êtres qui n’ont ni lieu ni temps et qui ne sont pas unis à un corps, par des êtres qui n’ont point de coordonnées. Ces penseurs disent en somme que la Philosophie dans tout le cours de son histoire a consisté à avancer et à retirer des pièces mobiles sur un échiquier des idées » (Les Chiens de garde). Mais l’unité de la philosophie est une illusion due au partage d’une même méthode intellectuelle. Sur le fond, il existe autant de philosophies que de philosophes. Paul Nizan disqualifie par là l’idée d’une mission générale de la philosophie.

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Paul Nizan dénonce les chiens de garde de la bourgeoisie

Les chiens de garde ignorent les réalités concrètes. Paul Nizan accuse les philosophes (français, notamment) de ne pas se mêler aux affaires des hommes et de demeurer concentrés sur de pures affaires d’idées. Ils ne se déclarent certes pas partisans du maintien de l’inégalité et de la misère — ils regardent ailleurs. Ils promeuvent le progrès spirituel et social sans sortir du monde des idées. Par exemple, ils ignorent les questions philosophiques posées par l’esclavage industriel du travail ouvrier. « Les philosophes, avance Paul Nizan, paraissent ignorer comment sont bâtis les hommes, ne point connaître ce qu’ils mangent, les maisons où ils habitent, les vêtements qu’ils portent, la façon dont ils meurent, les femmes qu’ils aiment, le travail qu’ils accomplissent. […] Ils transportent tous les débats dans un monde si pur, dans un ciel si lavé, que nul d’entre eux ne risque de s’y salir les mains. Et ils nomment cette hygiène Philosophie » (Les Chiens de garde). Ces philosophes mènent une existence séparée des autres groupes humains, où ils se contentent d’échanger des propos rigoureux sur des thèmes intemporels. En comparaison, les sages de la Grèce antique conservaient un lien fort avec la vie humaine. Mais la prétendue extériorité des penseurs n’est plus acceptable. Ne se satisfaisant plus de leur habileté intellectuelle, les hommes ordinaires leur demandent désormais que la philosophie serve à améliorer leur destin. Pour Paul Nizan, la philosophie de son époque est inhumaine si elle ne se mêle pas du sort des hommes.

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Les chiens de garde travaillent pour la bourgeoisie. Le point de départ de Paul Nizan est que les théories philosophiques sont déterminées par les existences particulières des philosophes. Ainsi, toute pensée s’inscrit dans un contexte temporel, ce qui empêche de confronter les pensées dans le monde (spirituel) des idées pures. Cela signifie qu’en s’abstenant, les philosophes sont complices de la domination qui s’exerce dans la société capitaliste. Leur philosophie est donc bourgeoise. Elle a d’abord été la philosophie des opprimés ; puis elle s’est transformée en philosophie des oppresseurs après la Révolution française. Elle prétend toujours travailler au salut de l’humanité, mais en pratique, elle travaille contre cette grande fin qu’elle prétend poursuivre. En démontrant que la société bourgeoise a mené le progrès humain à son terme, elle fournit à la bourgeoisie ses armes intellectuelles. « Les philosophes sont satisfaits, écrit Paul Nizan. Ces hommes qui sont les productions de la démocratie bourgeoise édifient avec reconnaissance tous les mythes qu’elle demande : ils élaborent une philosophie démocratique. Ce régime leur paraît le meilleur des mondes possibles. Ils ont une peine infinie à penser qu’il puisse exister d’autres mondes — et leur contentement n’est point le résultat d’une comparaison et d’un choix » (Les Chiens de garde). Ainsi, les philosophes académiques sont des bourgeois qui défendent la vision du monde bourgeoise. Mais il existe une autre philosophie, celle des penseurs qui n’acceptent pas le monde comme il va et veulent le changer. Paul Nizan somme donc les philosophes de prendre parti.

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Qui est Romain Treffel ?

Passionné par les idées, je veux vous aider à mieux comprendre votre existence grâce au meilleur de la pensée. C’est dans cet esprit que je travaille à rendre les grands concepts plus accessibles et les grands auteurs plus proches de nous.

Passé par l’ESCP, la Sorbonne, et l’École Normale Supérieure, j’aide également les étudiants à réussir les épreuves littéraires des concours des grandes écoles.

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