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Les pouvoirs selon Alain

Les pouvoirs ont une nature propre. Alain explique dans ses Propos sur les pouvoirs que fonder démocratiquement l’autorité ne change pas le problème fondamental du rapport entre les gouvernés et les gouvernants. De son point de vue, l’important n’est pas de choisir tel ou tel maître, mais que le maître serve le peuple.

Le pouvoir selon Bertrand de Jouvenel

Les pouvoirs tendent à nier l’égalité humaine. Alain évoque l’inégalité entre l’élite et la masse populaire en la comparant à l’inégalité qui sépare les soldats de leurs officiers. Il reproche à cette hiérarchie militaire d’accréditer l’idée selon laquelle certains hommes seraient nés pour obéir, d’autres pour commander. Il estime que même les élites socialistes accréditent cette idée contraire à leur idéal. Le socialisme risque donc d’élever une élite puissante sur des bras misérables. Ainsi, l’inégalité humaine n’est pas propre à un système politique. Alain dénonce une coalition non formulée des élites contre le peuple (leur opposition recouvre un peu, en France, l’opposition entre Paris et la province). Tous les salons sont contre l’égalité. Les élites se justifient en arguant, à travers les journaux et les intellectuels ambitieux, de l’incompétence des électeurs (mais ceux qui ne produisent pas des biens essentiels ont toujours tendance, remarque le philosophe, à survaloriser leur utilité). Elles mènent une guerre contre la multitude des gens ordinaires : « L’autre guerre ne peut pas durer toujours, mais cette guerre-là, contre le troupeau des esclaves, il ne faut point qu’elle cesse jamais » (Propos sur les pouvoirs). En pratique, l’inégalité se concrétise par la soumission des citoyens à l’administration, l’aristocratie véritable qui perdure malgré les révolutions. Or, pour Alain, l’administration est un parasite qui exerce son pouvoir en troublant les affaires des gens ordinaires.

Comprendre le pouvoir selon Noam Chomsky

Alain insiste sur le contrôle des pouvoirs

Les pouvoirs corrompent l’âme humaine. Alain part du principe que l’expérience du pouvoir change forcément l’homme. Il y voit un cas particulier de la thèse marxiste selon laquelle c’est le genre d’existence, déterminé notamment par le métier, qui détermine la pensée. Par exemple, une fois arrivés aux responsabilités, les défenseurs du peuple se servent eux aussi de la police et de l’armée. Sur le plan psychologique, le chef n’est pas plus sage que l’homme ordinaire, mais l’adhésion des gens l’enivre et nourrit en lui une confiance excessive. Dans le même temps, l’impossibilité d’avoir des rapports humains sincères le rend méchant. Alain ajoute que la corruption est aussi un effet de la sélection des gouvernants. En effet, les caractères nobles ne sont pas faits pour l’administration — seuls les méchants arrivent à cumuler les compromissions, au bout de quoi la solidarité bureaucratique est la seule vertu qui leur reste. Les pouvoirs attirent donc les pires individus. Et une fois en position dominante — quelle qu’elle soit — l’homme est l’esclave de ses avantages. « La ruse principale des pouvoirs est, avance le philosophe, de corrompre les représentants par le pouvoir même. […] Il n’est point de sagesse qui ne s’use à exercer le pouvoir. » (Propos sur les pouvoirs). Pas même les amis du peuple ne résistent à la corruption inhérente au pouvoir. Ils se mettent à mépriser l’électeur ignorant, les pauvres et les artisans, pour être adoubés par l’élite. Alain conclut qu’ils deviennent des ennemis du peuple.

La révolte des élites selon Christopher Lasch

Seul le contrôle légitime les pouvoirs. Alain reconnaît que l’ordre est nécessaire dans la société, c’est pourquoi l’enjeu est de le concilier avec la liberté. Il en déduit que le citoyen ne doit obéir que par le corps, non pas par l’esprit. Il ne doit pas faire confiance aux gouvernants, mais toujours douter d’eux. Si tous les citoyens ont ce rapport aux pouvoirs, alors ceux-ci seront soumis à l’opinion publique. Or, c’est là la situation normale : les dirigeants « pilotent » le destin collectif selon les désirs du peuple. Les gouvernés n’ont pas besoin d’être compétents, car les administrateurs le sont déjà. L’essentiel, c’est qu’ils résistent aux pouvoirs. Alain pose donc que la clé de la liberté et de la justice réside dans le contrôle des pouvoirs : « L’intrigue pousse sans cesse vers le haut un bon nombre d’hommes sans probité ; c’est aussi nécessaire qu’une loi de physique ; ainsi, dès que l’on se laisse gouverner, on est mal gouverné. Il faut donc un effort perpétuel de discussion et de contrôle, joint à l’obéissance, sans quoi les Justes ne s’élèveront jamais » (Propos sur les pouvoirs). À ses yeux, la vraie démocratie ne repose pas sur la représentativité des gouvernants, mais sur la soumission des élus aux réactions continuelles des électeurs. L’enjeu est plus profondément, pour le peuple, de résister aux élites réelles, les véritables pouvoirs qui déterminent la marche des évènements. Selon Alain, il s’agit plus précisément d’éviter l’alliance du pouvoir politique et du pouvoir économique.

La loi d’airain de l’oligarchie de Roberto Michels

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Qui est Romain Treffel ?

Passionné par les idées, je veux vous aider à mieux comprendre votre existence grâce au meilleur de la pensée. C’est dans cet esprit que je travaille à rendre les grands concepts plus accessibles et les grands auteurs plus proches de nous.

Passé par l’ESCP, la Sorbonne, et l’École Normale Supérieure, j’aide également les étudiants à réussir les épreuves littéraires des concours des grandes écoles.

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