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Les principes du gouvernement représentatif selon Bernard Manin

Le gouvernement représentatif est mal compris. Dans Principes du gouvernement représentatif (devenu une référence en science politique), Bernard Manin remet en cause l’amalgame contemporain entre la démocratie et le régime représentatif. Il montre à partir de débats constitutionnels que les inventeurs de ce régime moderne n’avaient en réalité pas cherché à élaborer une forme de démocratie.

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Le gouvernement représentatif n’est pas démocratique. Bernard Manin défend la thèse originale selon laquelle le régime représentatif n’équivaut pas à une forme de gouvernement du peuple. Même parler de démocratie « indirecte » est une erreur. Le modèle historique de la démocratie athénienne permet de comprendre ce qui rend un régime politique réellement démocratique. Dans ce modèle, le peuple ne détient pas tous les pouvoirs, mais le tirage au sort assure l’égale probabilité d’accéder à des fonctions de pouvoir. Ce mode de sélection des gouvernants présuppose que l’alternance du commandement et de l’obéissance (ou la « rotation des charges »), ainsi que le renouvellement fréquent des gouvernants — ces principes sont nécessaires pour que le peuple reste maître de son destin. En comparaison, l’élection apparaît comme un mode de sélection aristocratique. « Il est remarquable, révèle Bernard Manin, que des écrivains politiques d’aussi grand renom que Harrington, Montesquieu et Rousseau aient, chacun selon son point de vue et son tour d’esprit particulier, répété la même thèse : l’élection est de nature aristocratique, alors que le tirage au sort est la procédure de sélection démocratique » (Principes du gouvernement représentatif). Pour autant, au XVIIIe siècle, les inventeurs des régimes représentatifs modernes ont choisi la sélection par l’élection sans même débattre du tirage au sort. Comment l’expliquer ? Bernard Manin estime que c’est parce que l’élection, contrairement au tirage au sort, produit le consentement des gouvernés à l’autorité.

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Bernard Manin identifie les principes du gouvernement représentatif

Le gouvernement représentatif est un régime mixte. En effet, Bernard Manin considère qu’il combine des propriétés aristocratiques et démocratiques. Cet équilibre se retrouve dans les quatre grands principes du gouvernement représentatif : la sélection des gouvernants par l’élection à intervalles réguliers ; la relative liberté d’action des gouvernants ; la libre expression de l’opinion des gouvernés ; et la mise en débat des décisions publiques. Parmi ces principes, l’élection est celui qui donne au gouvernement représentatif sa dimension aristocratique. Seulement, cette dimension ne réside pas dans la limitation du droit de suffrage par le cens ; elle réside dans la conviction que les élus ne sont pas des citoyens ordinaires, mais qu’ils jouissent d’un statut social plus élevé que celui des électeurs. « Les électeurs, explique Bernard Manin, s’ils doivent élire un candidat, doivent le juger comme supérieur eu égard à la qualité ou l’ensemble de qualités qu’ils estiment politiquement pertinentes » (Principes du gouvernement représentatif). Cette conviction n’empêche cependant pas le gouvernement représentatif de posséder des propriétés démocratiques. Tout d’abord, l’élection est en partie démocratique lorsqu’elle accorde à tout citoyen une voix égale et qu’elle soumet les élites au choix du peuple. La représentation l’est également dans la mesure où les gouvernants doivent tenir compte de l’opinion publique — la liberté d’expression est, à cet égard, le contrepoids démocratique de l’indépendance de décision du gouvernant. Ainsi, Bernard Manin estime que c’est le mélange d’aristocratie et de démocratie qui a permis au gouvernement représentatif de s’adapter aux aléas de l’histoire.

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Le gouvernement représentatif prend différentes formes. Bernard Manin en distingue trois : le parlementarisme, la démocratie de partis, et la démocratie du public. Le parlementarisme est la première forme historique du gouvernement représentatif. Il se caractérise par l’élection d’une élite de notables. Si ceux-ci ont un rapport direct avec leurs électeurs, ils prennent leurs décisions de manière indépendante par rapport à la volonté populaire comme à celle de leur camp politique. Mais le gouvernement représentatif évolue avec l’avènement des partis de masse au tournant du XIXe siècle. L’élite sociale des notables est remplacée par une élite de professionnels de la politique, les militants et les hommes d’appareil. Ces nouveaux gouvernants sont moins indépendants : leurs décisions sont contraintes par la discipline du parti ainsi que par le programme. Enfin, le gouvernement représentatif mute encore à la fin des années 1980. « Une nouvelle élite de spécialistes de la communication, écrit Bernard Manin, prend la place des militants et des hommes d’appareil. La démocratie du public est le règne de l’expert en communication » (Principes du gouvernement représentatif). Les nouvelles techniques de communication et l’évolution du pouvoir changent le vote : les électeurs sélectionnent davantage une personne sur son image, plutôt qu’un programme ou un camp politique. L’élite des militants et les hommes d’appareil est donc remplacée par une élite de figures médiatiques moins proches des électeurs. Pour Bernard Manin, c’est l’agrandissement de la distance sociale entre les représentants et les représentés qui nourrit le sentiment d’une crise démocratique.

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Qui est Romain Treffel ?

Passionné par les idées, je veux vous aider à mieux comprendre votre existence grâce au meilleur de la pensée. C’est dans cet esprit que je travaille à rendre les grands concepts plus accessibles et les grands auteurs plus proches de nous.

Passé par l’ESCP, la Sorbonne, et l’École Normale Supérieure, j’aide également les étudiants à réussir les épreuves littéraires des concours des grandes écoles.

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