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Le stoïcisme de Marc Aurèle

Le stoïcisme est une philosophie pratique. L’empereur romain Marc Aurèle en expose les principes dans ses Pensées pour moi-même, son journal intime (qu’il a tenu en bonne partie pendant ses campagnes militaires). Sa conception du stoïcisme se distingue notamment par le fait qu’elle valorise la discipline et la spiritualité au détriment de l’érudition.

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Le stoïcisme est un mode de vie. Marc Aurèle s’estime heureux de ne pas être venu à la philosophie par un mauvais chemin — celui de l’éloquence des sophistes, de l’érudition, ou de l’étude de la nature. Pour autant, il reconnaît qu’il a du mal à vivre comme un philosophe stoïcien : « Celui-ci, sans tunique, vit en philosophe ; cet autre, sans livre, et cet autre aussi, presque sans vêtements. « Je n’ai pas de pain, dit-il, mais je reste fidèle à la raison. » Et moi, qui ai les ressources que l’étude procure, je ne lui reste point fidèle » (Pensées pour moi-même). Mais qu’est-ce que vivre philosophiquement ? Marc Aurèle donne la même réponse que les générations antérieures du stoïcisme : bien vivre consiste à faire ce qui est conforme à la nature humaine. Il ne s’agit pas de suivre le désir le plus fort du moment, mais d’agir en accord avec la nature. Cela demande notamment d’abandonner ses croyances concernant le bien et le mal, car elles sont de mauvais guides pour l’action. Par exemple, la mort et la vie, la gloire et l’obscurité, la douleur et le plaisir, la richesse et la pauvreté, touchent autant les bons et les méchants. Elles ne sont donc ni des biens ni des maux. Ainsi, Marc Aurèle définit le stoïcisme comme un mode de vie dont l’homme tire un épanouissement indifférent au plaisir ou à la peine.

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Le stoïcisme de Marc Aurèle prône l’altruisme et la sérénité

Le stoïcisme demande de suivre la justice. Marc Aurèle affirme qu’il s’agit d’une des exigences fondamentales de l’éthique stoïcienne. Or, le contenu de cette exigence dépend de la définition de la justice. Pour ce faire, l’empereur reprend la conception socratique de la justice comme harmonie des parties dans le tout. Il voit plus précisément l’univers comme une cité dont tous les êtres rationnels sont des concitoyens. De même que la cité attend de ses citoyens une certaine conduite, l’univers attend des hommes qu’ils se comportent d’une certaine manière. Ainsi, l’homme doit se comporter de façon à contribuer au bien-être de l’humanité tout entière. « Ma cité et ma patrie, en tant qu’Antonin, explique l’empereur, c’est Rome ; en tant qu’homme, l’univers. En conséquence, les choses utiles à ces deux cités sont pour moi les seuls biens » (Pensées pour moi-même). Marc Aurèle justifie sa conception de la justice en parlant du rapport entre la partie et le tout. Il avance que ce qui bénéficie à une partie bénéficie au tout, et que ce qui bénéficie à une personne n’empêche pas une autre personne de tirer, elle aussi, un bénéfice. Concrètement, cet altruisme passe par des actes simples : le stoïcien doit donner de la nourriture à une personne affamée plutôt que d’essayer de la convertir au stoïcisme en la persuadant de résister à la faim. Marc Aurèle estime que la propension de l’individu à coopérer avec ses semblables pour le bien de la communauté appartient à la nature humaine.

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Le stoïcisme repose sur l’impassibilité. En effet, Marc Aurèle définit le philosophe stoïcien par sa capacité à ne pas se laisser affecter par les événements dans lesquels s’inscrit son existence. Cette capacité est justifiée par une conception déterministe du monde. L’empereur pose que le cours des choses n’est pas le fruit du hasard. Dans le détail, chaque événement est l’effet d’une cause, laquelle est elle-même l’effet d’une cause antérieure : l’évolution du monde se décompose en une chaîne de causalité. Autrement dit, tout ce qui survient dans l’univers survient par la nécessité. Le stoïcisme de Marc Aurèle inscrit donc l’homme dans un destin dont les événements sont programmés, et donc prévisibles : « À considérer les événements qui se sont passés et tous les changements qui se font aujourd’hui, il est permis d’apercevoir à l’avance les événements qui viendront. Tous sont pareils, en effet, et il n’est pas possible de s’écarter du rythme des événements qui se passent aujourd’hui. Aussi, avoir observé la vie humaine pendant quarante ou pendant dix mille ans, est-il équivalent. Car, que verras-tu de plus ? » (Pensées pour moi-même). Cette conception déterministe du monde légitime l’éthique stoïcienne. Puisque la chaîne des causes rend les événements inévitables, il est absurde de réagir émotionnellement au cours des choses. L’impassibilité stoïcienne demande tout particulièrement de limiter ses ambitions et de s’attendre à ce qu’elles soient entravées par les faiblesses des hommes. Finalement, Marc Aurèle préconise même de dépasser l’impassibilité en aimant ce qui arrive.

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Qui est Romain Treffel ?

Passionné par les idées, je veux vous aider à mieux comprendre votre existence grâce au meilleur de la pensée. C’est dans cet esprit que je travaille à rendre les grands concepts plus accessibles et les grands auteurs plus proches de nous.

Passé par l’ESCP, la Sorbonne, et l’École Normale Supérieure, j’aide également les étudiants à réussir les épreuves littéraires des concours des grandes écoles.

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