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L’antisémitisme selon Bernard Lazare

L’antisémitisme a pris diverses formes dans l’histoire. Le dreyfusard Bernard Lazare les distingue et les explicite dans L’antisémitisme : son histoire et ses causes, publié à la toute fin du XIXe siècle en réponse aux pamphlets antisémites de l’époque. Se voulant impartial, il montre que si l’antisémitisme est une opinion universelle, qui a sévi en tout temps et en tout lieu, il n’en constitue pas moins « une conception étroite, médiocre et incomplète ».

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L’antisémitisme est d’abord religieux. Bernard Lazare souligne que l’hostilité contre les Juifs vise au départ leur religion. Il affirme qu’au cours de leur histoire, lorsqu’ils s’établissent dans un pays où domine une religion précise et dogmatique, leur opposition confessionnelle génère l’antijudaïsme. Ainsi celui-ci a-t-il fleuri aussi bien en Perse, en Arabie, que dans les pays catholiques. C’est en partie l’excès et l’étrangeté des rites de la religion juive qui suscitent l’aversion populaire. Mais la raison principale de l’antisémitisme religieux est le prosélytisme, qui sera combattu par la République et l’Empire romains. L’antisémitisme religieux sera ensuite le fait du christianisme pendant les sept premiers siècles de l’ère chrétienne. « C’est de l’Église que partit l’antijudaïsme », pose Bernard Lazare (L’antisémitisme : son histoire et ses causes). Cela s’explique d’abord par la concurrence entre les deux religions (le même phénomène se produira lors de la naissance de l’Islam). Si les chrétiens qui ne sont pas d’origine juive conservent tous les préjugés grecs et romains contre les Juifs, les Juifs convertis sont encore plus antisémites. À mesure que se développe le dogme de la divinité du Christ, l’hostilité chrétienne se fonde sur la responsabilité des Juifs dans le meurtre de Jésus. L’antisémitisme religieux se répand avec le développement de l’Église. Bernard Lazare affirme que les clercs transmettent leur hostilité théologique aussi bien aux souverains qu’aux populations.

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Bernard Lazare explicite l’antisémitisme moderne

L’antisémitisme devient social. Bernard Lazare explique que la christianisation des sociétés européennes au Moyen Âge transforme l’hostilité religieuse contre les Juifs en une hostilité sociale. En premier lieu, sa foi en la prédestination rend la population juive orgueilleuse. Ensuite, les prescriptions de sa religion l’entraînent à se définir par un mode de vie autarcique, avec ses propres coutumes et ses propres lois qu’elle obtient des autorités. Elle vit à part, dans des quartiers isolés, où elle s’enferme elle-même. Bernard Lazare dénonce donc un certain séparatisme juif : « Pourquoi, dans toutes ces contrées, dans toutes ces villes, les Juifs furent-ils haïs ? Parce que jamais ils n’entrèrent dans les cités comme citoyens, mais comme privilégiés » (L’antisémitisme : son histoire et ses causes). Il estime que le Talmud a aggravé ce séparatisme. Non seulement le judaïsme des rabbins entretient-il le lien à la « patrie mystique » qu’est Jérusalem, mais il encadre complètement l’existence de l’individu juif en prévoyant ses actes, ses pensées, ses sentiments, et ses émotions. Or, les persécutions officielles coïncident avec le sectarisme talmudique. Les populations juives vivent leurs pires années du XIe siècle à la fin du XVIe siècle. Au XVIIIe siècle, les persécutions légales prennent fin en Europe, à part en Roumanie, en Serbie, et en Russie, où les élites politiques font des Juifs les boucs émissaires de la population. Bernard Lazare précise toutefois que l’antisémitisme social survit dans la littérature antijuive, qui enregistre les préjugés populaires, les aggrave, et en crée de nouveaux.

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L’antisémitisme devient enfin économique. Bernard Lazare l’explique par la dualité de la mentalité juive, à la fois spirituelle et matérialiste. Dès l’Antiquité, la prospérité et l’ostentation de certains Juifs nourrissent l’hostilité de la population. Mais l’antisémitisme économique naît avec le capitalisme moderne. Les Juifs aident la bourgeoisie à prendre le pouvoir dans la première moitié du XIXe siècle : les capitalistes industriels l’emportent sur les capitalistes fonciers, ce qui alimente un antisémitisme « conservateur », qui anime principalement les propriétaires agricoles. L’alliance avec les capitalistes industriels vire toutefois à la concurrence, ce qui alimente un antisémitisme « bourgeois ». Or, les Juifs sont de meilleurs capitalistes que les non Juifs grâce à leur expérience économique, à leur solidarité communautaire, et à la flexibilité de leur mentalité. « Les mille idées ataviques, écrit Bernard Lazare, qui liaient au passé les citoyens des États modernes ne pouvaient influer en rien sur leur conduite, sur leur intellectualité, sur leur moralité » (L’antisémitisme : son histoire et ses causes). Alors se diffuse la croyance selon laquelle les Juifs sont riches et qu’ils se sont enrichis au détriment du reste de la population. L’antisémitisme économique se mêle enfin aux antisémitismes religieux et social dans les idéologies modernes. Le nationalisme encourage l’antisémitisme à partir de la fiction de la race. Le complotisme répand le fantasme selon lequel les Juifs seraient à l’origine de tous les bouleversements sociaux. Bernard Lazare croit cependant que l’antisémitisme est destiné à disparaître en même temps que le séparatisme juif et la mentalité talmudique.

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Qui est Romain Treffel ?

Passionné par les idées, je veux vous aider à mieux comprendre votre existence grâce au meilleur de la pensée. C’est dans cet esprit que je travaille à rendre les grands concepts plus accessibles et les grands auteurs plus proches de nous.

Passé par l’ESCP, la Sorbonne, et l’École Normale Supérieure, j’aide également les étudiants à réussir les épreuves littéraires des concours des grandes écoles.

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