- 50 % SUR LE PROGRAMME DE CULTURE GÉNÉRALE PENDANT

Jours
Heures
Minutes
Secondes
Rechercher
Generic filters
Rechercher
Generic filters

- 50 % SUR LE PROGRAMME DE CULTURE GÉNÉRALE PENDANT

Jours
Heures
Minutes
Secondes

La puissance selon Raymond Aron

La puissance est le concept fondamental de la politique. Raymond Aron explique dans Paix et guerre entre les nations que la coexistence organisée des hommes implique l’affrontement de volontés autonomes qui veulent se contraindre mutuellement, tant à l’intérieur d’un pays que dans les rapports entre pays. Il se demande dans quelle mesure l’idée de puissance permet de comprendre les relations internationales.

La notion de politique selon Carl Schmitt

La puissance est un moyen. Raymond Aron veut dissiper la confusion de la puissance et de la force fréquemment commise par les théoriciens. En premier lieu, il est possible de mesurer la force (militaire, économique, etc.) — mais pas la puissance. Celle-ci ne peut être évaluée que lorsqu’elle s’exerce et par rapport au contexte (les circonstances et les objectifs) propre à son exercice. « Au sens le plus général, définit Raymond Aron, la puissance est la capacité de faire, produire ou détruire ; un explosif a une puissance mesurable et, de même, une marée, le vent, un tremblement de terre. La puissance d’une personne ou d’une collectivité n’est pas mesurable rigoureusement en raison même de la diversité des buts qu’elle s’assigne, et des moyens qu’elle emploie. Le fait que les hommes appliquent leur puissance essentiellement à leurs semblables donne au concept, en politique, sa signification authentique. La puissance d’un individu est la capacité de faire, mais, avant tout, celle d’influer sur la conduite ou les sentiments des autres individus. J’appelle puissance sur la scène internationale la capacité d’une unité politique d’imposer sa volonté aux autres unités. En bref, la puissance politique n’est pas un absolu mais une relation humaine » (Paix et guerre entre les nations). Il s’agit donc fondamentalement d’un rapport entre des groupes d’hommes. Raymond Aron en conclut qu’une configuration diplomatique permet d’avoir la puissance sans avoir la force.

Le soft power selon Joseph Nye

Raymond Aron relativise la quête de la puissance

La puissance repose sur des facteurs. Raymond Aron estime que l’impossibilité de mesurer la puissance n’empêche pas d’identifier ses facteurs. Mais pour éviter d’aboutir à une liste trop longue, il faut chercher des notions abstraites et générales qui soient valables à tous les niveaux de la réflexion géopolitique. Ainsi, le politologue met en lumière trois facteurs fondamentaux de la puissance : le milieu, les ressources, et l’action collective. Le milieu, qui correspond à l’espace sur lequel une unité politique exerce son pouvoir, est un paramètre important des rapports de force entre les nations. Par exemple, l’immensité du territoire russe est un atout dans un conflit militaire. Le deuxième facteur de la puissance, les ressources, comprend, d’une part la population et la capacité à en faire des soldats ; d’autre part les matériaux et la capacité à les transformer en armes. « Quand il s’agit d’armées régulières, précise Raymond Aron, le potentiel humain et industriel fixe d’étroites limites à l’action du chef. Il n’y a pas de grande armée moderne sans une grande industrie. Tout pays doté d’une grande industrie est capable de mettre sur pied une grande armée » (Paix et guerre entre les nations). Enfin, le troisième facteur de la puissance, l’action collective, englobe tous les paramètres de la coopération au sein de la nation : l’organisation de l’armée, la discipline des soldats, la qualité des élites militaires, ou encore le soutien des civils. Raymond Aron postule que ses trois facteurs abstraits et généraux sont valables de tout temps.

Le grand échiquier selon Zbigniew Brzezinski

La puissance est un but géopolitique. Si Raymond Aron admet que la puissance constitue une finalité de la politique étrangère, il corrige cependant la vision qui réduit la géopolitique à la quête de la puissance. À ses yeux, une unité politique peut poursuivre trois objectifs différents dans ses rapports avec les autres unités politiques : la puissance, bien sûr ; mais également la gloire ; ou encore la réalisation d’une idée. C’est pourquoi il est impossible de systématiser les relations internationales. « Si la conduite diplomatique, écrit Raymond Aron, n’est jamais déterminée par le seul rapport des forces, si la puissance n’est pas l’enjeu de la diplomatie comme l’utilité celle de l’économie, alors la conclusion est légitime qu’il n’y a pas de théorie générale des relations internationales, comparable à la théorie générale de l’économie » (Paix et guerre entre les nations). Dans le détail, l’objectif de puissance se décline en deux versions. Il y a tout d’abord la version négative, la quête de la sécurité, qui a par exemple guidé Georges Clemenceau dans les négociations de la conférence de la paix de 1919. Il y a ensuite la version positive, la quête de la force, qui anime tous les conquérants qui désirent la force pour elle-même. Le deuxième objectif géopolitique, la gloire, inspire des dirigeants comme Louis XIV à étendre leur autorité sur un vaste territoire. Enfin, l’idée est le but des diplomaties révolutionnaires. Raymond Aron précise toutefois que les politiques étrangères concrètes ne se résument pas à de l’idéologie.

Démocratie et totalitarisme selon Raymond Aron

Vous n'avez pas besoin de passer votre vie dans les livres.

Découvrez les 5 secrets des personnes les plus cultivées.

Qui est Romain Treffel ?

Passionné par les idées, je veux vous aider à mieux comprendre votre existence grâce au meilleur de la pensée. C’est dans cet esprit que je travaille à rendre les grands concepts plus accessibles et les grands auteurs plus proches de nous.

Passé par l’ESCP, la Sorbonne, et l’École Normale Supérieure, j’aide également les étudiants à réussir les épreuves littéraires des concours des grandes écoles.

Vous n'avez pas besoin de passer votre vie dans les livres.

Vous n'avez pas besoin
de passer votre vie
dans les livres.

Découvrez les 5 secrets des personnes les plus cultivées.

Nous utilisons des cookies pour gérer ce site web et comprendre comment vous l’utilisez. Consultez notre politique en matière de cookies en cliquant ici.