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L’amitié selon Aristote

Amitié Aristote Éthique à Nicomaque

La véritable amitié obéit à un idéal. Aristote développe sa théorie de l’amitié dans les livres VIII et IX de son Éthique à Nicomaque. Élucidant ce que sont de vrais amis, il montre qu’ils sont liés par une forme supérieure de relation humaine dans laquelle l’individu peut à la fois faire le bien et être heureux.

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L’amitié est un besoin humain fondamental. Aristote explique en effet dans l’Éthique à Nicomaque que l’être humain cherche spontanément la fréquentation de ses semblables. Le philosophe a constaté au cours de ses voyages que partout l’homme est mû par la sympathie à l’égard de son prochain (à certaines exceptions près, tels les vieillards et les humoristes). « Personne, pose-t-il, n’accepterait de vivre sans amis, eût-il d’ailleurs tous les autres biens. Plus on est riche et plus on possède de pouvoir et d’autorité, plus on éprouve, semble-t-il, le besoin d’avoir des amis autour de soi » (Éthique à Nicomaque). Si l’amitié se fonde sur le penchant humain à l’association, toute association ne relève cependant pas de l’amitié, précise Aristote. Par exemple, l’affection du mari pour la femme n’est pas amicale, parce qu’elle procède d’un désir naturel. L’attachement que les parents éprouvent pour leurs enfants — et réciproquement — n’est pas non plus un attachement amical, mais un devoir naturel lié à la transmission de la vie. En revanche, des frères peuvent être des amis. L’amitié résulte donc du besoin de s’associer volontairement à autrui. Aristote ajoute que ce besoin se manifeste à tout âge : les jeunes reçoivent des conseils de leurs amis ; les hommes dans la force de l’âge accomplissent des projets avec leurs amis ; les personnes âgées, elles, se font aider par leurs amis.

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Aristote conçoit l’amitié comme une vertu

L’amitié est une relation humaine désintéressée. Aristote souligne à plusieurs reprises dans l’Éthique à Nicomaque qu’il existe différentes sortes d’amis. En pratique, les amitiés les plus courantes sont l’amitié par intérêt, lorsque deux personnes (en général âgées) se lient parce qu’elles y trouvent chacune un avantage ; et l’amitié par plaisir, lorsque deux personnes (souvent jeunes) se lient parce que cela leur est agréable. Or, dans ces deux cas, les amis ne s’aiment pas pour ce qu’ils sont réellement, et le lien qui les unit disparaîtra avec la cause qui l’a engendré. Aristote caractérise donc la plus haute amitié par le désintéressement : « Les sentiments d’affection qu’on a pour ses amis et qui constituent les caractères de l’amitié semblent tirer leur origine de ceux qu’on a pour soi-même. Ainsi, l’on regarde comme ami celui qui vous veut et qui vous fait du bien, apparent ou réel, uniquement pour vous-même ; ou encore celui qui ne désire la vie et le bonheur de son ami qu’en vue de ce même ami » (Éthique à Nicomaque). Il compare même l’affection de deux véritables amis à celle d’une mère pour ses enfants. Comme la vraie amitié désintéressée est un édifice patiemment construit, elle dure et elle résiste aux troubles (en particulier à la calomnie). En revanche, elle est rare : plus on a d’amis, moins il est probable qu’ils soient de vrais amis. Aristote avance plus généralement que l’homme ne peut pas s’attacher intensément à un grand nombre d’objets.

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L’amitié est une sorte de vertu. Dans l’Éthique à Nicomaque, Aristote arrive à la conclusion que l’amitié authentique est un lien moral. Les véritables amis sont des hommes vertueux qui se veulent mutuellement du bien pour de nobles motifs, lesquels ne tiennent ni de la simple bienveillance ni de l’amour. Une telle affinité morale ne peut donc exister qu’entre deux individus (pas plus). « On ne peut être amis, affirme Aristote, avant de s’être montrés dignes d’affection l’un à l’autre, et avant qu’une confiance réciproque ne se soit établie » (Éthique à Nicomaque). L’amitié par vertu présente plus précisément trois caractéristiques. La première est que le véritable ami dépasse son amour-propre : il est prêt à aimer plus qu’il n’est aimé, voire à se sacrifier pour son ami (comme le patriote pour son pays). Ensuite, les vrais amis sont parfaitement égaux (« l’amitié, c’est l’égalité », dit même une formule d’Euripide citée par Aristote). Ainsi, la distance sociale rend difficile l’amitié par vertu — c’est pourquoi les riches et les rois, qui connaissent peu d’hommes d’une condition équivalente à la leur, manquent d’amis. Enfin, la troisième caractéristique est la concorde, c’est-à-dire la jouissance de la vie commune. Les vrais amis ne partagent pas forcément les mêmes idées, mais ils passent du temps ensemble et l’harmonie règne entre eux. Aristote en déduit qu’il ne faut pas confondre l’indépendance du sage avec la solitude. La nature ayant fait l’homme sociable, l’homme vertueux doit naturellement chercher des amis vertueux.

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Qui est Romain Treffel ?

Passionné par les idées, je veux vous aider à mieux comprendre votre existence grâce au meilleur de la pensée. C’est dans cet esprit que je travaille à rendre les grands concepts plus accessibles et les grands auteurs plus proches de nous.

Passé par l’ESCP, la Sorbonne, et l’École Normale Supérieure, j’aide également les étudiants à réussir les épreuves littéraires des concours des grandes écoles.

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