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L’amitié selon Cicéron

L’amitié est le plus bel ornement de la vie. Cicéron affirme dans De l’amitié que les richesses, les avantages, et la réputation ne valent pas les amis. Il enjoint donc à n’écouter ni les sages qui préconisent de vivre sans amitié ni les jouisseurs qui parlent de ce qu’ils ne connaissent pas, et à sanctifier l’amitié.

L’amitié selon Aristote

L’amitié est une inclination sentimentale. Pour arriver à cette conclusion, Cicéron se demande si l’amitié est une manifestation de la coopération humaine, qui est rendue nécessaire par la faiblesse de l’individu. Il n’est effectivement pas rare que les hommes échangent des faveurs en exprimant une sympathie réciproque. Seulement, cette sympathie est feinte, tandis que le sentiment amical doit être spontané et sincère. « L’amitié, pose Cicéron, est une inclination de l’âme associée à un certain sentiment d’amour, plutôt qu’une spéculation sur l’ampleur des bénéfices qu’on en tirera » (De l’amitié). L’inclination amicale se caractérise donc par la même évidence que celle d’une authentique tendresse, telle celle qui attache les parents et la progéniture, aussi bien chez certains animaux que chez les hommes. Elle naît donc de la nature, et non pas de la nécessité. Le philosophe estime que c’est un sentiment d’amour comparable qui surgit lorsque deux individus de caractères compatibles se rencontrent de manière fortuite. L’affection amicale se développe ensuite, une fois la loyauté garantie, par une fréquentation régulière, par des bienfaits réciproques, et par l’aveu du penchant amical. Dans les faits, ce sont les hommes sages, vertueux, et psychologiquement indépendants qui excellent à susciter et conserver l’amitié, ce qui prouve bien que le penchant amical ne naît pas de la faiblesse. Cicéron en conclut que les vrais amis jouissent de leur relation pour elle-même.

L’insociable sociabilité selon Kant

Cicéron sanctifie l’amitié

L’amitié repose sur la vertu. Cicéron la conçoit comme un sentiment élevé, divin, dont les jouisseurs ne sont pas capables. Par définition, elle n’obéit pas à des considérations utilitaires. Le philosophe en déduit que la première loi à suivre en amitié est de ne demander et de n’accepter que des services honnêtes. Il faut plus généralement bannir le calcul ; parler et agir avec franchise. Certains penseurs ont prétendu qu’il ne faut pas s’investir en amitié au prétexte que cela cause des désagréments qui empêchent la tranquillité, mais pratiquer la vertu requiert d’accepter son lot de désagréments. Cicéron affirme même que la vertu est l’aimant qui attire les hommes d’une bonté comparable les uns vers les autres : « les hommes de bien aiment les hommes de bien et s’associent à eux, comme s’ils leur étaient liés par la parenté et par la nature » (De l’amitié). Non seulement la vertu accorde les esprits des hommes de bien, mais elle conserve leur amitié. Rappelant que les mots « amour » et « amitié » dérivent tous deux du verbe « aimer », le philosophe explique que l’amour et l’amitié consistent fondamentalement en la même inclination. Ils font briller une relation humaine de la même lumière — celle de la vertu. Toutefois, si l’affection amicale peut lier des jeunes gens et des vieillards, la vertu de l’amitié s’épanouit mieux entre les hommes d’une même génération. Cicéron ajoute que la vertu d’un grand ami continue, par la mémoire, d’illuminer l’existence de ses amis après sa mort.

Le bonheur selon Aristote

L’amitié a des limites. Cicéron commence par examiner les limites posées par les thèses classiques sur l’amitié : la nécessité d’aimer l’ami comme soi-même ; la nécessité d’une stricte réciprocité dans les interactions amicales ; et la nécessité d’être estimé par son ami comme on s’estime soi-même. Or, le philosophe n’adhère à aucune de ces thèses. Il estime qu’il existe beaucoup de situations dans lesquels il est noble, par la vertu de l’amitié, d’aller plus loin pour son ami que pour soi-même. Il ajoute que la limite d’une stricte réciprocité n’est pas compatible avec le désintéressement qui caractérise l’amitié. « C’est vouer l’amitié, écrit Cicéron, à une comptabilité trop chiche, trop mesquine, que de vouloir cette parité rigoureuse entre ce qu’on donne et ce qu’on reçoit. […] On ne doit pas craindre qu’un de nos bienfaits soit perdu, qu’une de nos propositions passe aux oubliettes : en amitié, on ne charge jamais trop le plateau de la balance » (De l’amitié). Enfin, le philosophe refuse également la troisième limite parce qu’elle empêche les amis de se consoler dans les moments difficiles. Il pose alors les limites que sa propre conception impose à l’amitié : il ne faut pas choisir pour ami quelqu’un qu’on risque de haïr un jour ; il faut tout partager ; il faut accepter de commettre certains écarts de conduite pour assister un ami dans un projet immoral. Ainsi, Cicéron admet qu’un homme consente de légers sacrifices à son honneur ou au bien public s’il pratique la vertu de l’amitié.

L’amour propre et l’amour de soi de Rousseau

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Qui est Romain Treffel ?

Passionné par les idées, je veux vous aider à mieux comprendre votre existence grâce au meilleur de la pensée. C’est dans cet esprit que je travaille à rendre les grands concepts plus accessibles et les grands auteurs plus proches de nous.

Passé par l’ESCP, la Sorbonne, et l’École Normale Supérieure, j’aide également les étudiants à réussir les épreuves littéraires des concours des grandes écoles.

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