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La division du travail selon Adam Smith

La division du travail est la clé de la prospérité. Adam Smith constate dans La Richesse des nations qu’elle est une tendance de la civilisation, où elle s’impose naturellement dès lors que les conditions rendent possible l’extension du marché. De son point de vue, ce mode de coopération est la raison du contraste entre le dénuement des sociétés « primitives » et l’abondance des nations commerciales.

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La division du travail décuple la production. Adam Smith avance qu’il est difficile de comprendre cet avantage en observant la coopération des ouvriers dans une grande unité de production. C’est pourquoi il donne l’exemple d’une petite manufacture d’épingles qui est devenu célèbre après avoir profondément marqué les contemporains de l’économiste. Non seulement la production d’une seule épingle constitue un métier particulier, mais ce métier est ensuite subdivisé en autant de métiers que le processus de production comporte d’opérations spécifiques. Ainsi, un ouvrier s’occupe du fil d’épingle ; un autre de la tête de l’épingle ; un autre de la couleur ; etc. « J’ai vu, décrit Adam Smith, une petite manufacture de ce genre qui n’employait que dix ouvriers, et où par conséquent quelques-uns d’eux étaient chargés de deux ou trois opérations. […] Ces dix ouvriers pouvaient faire entre eux plus de quarante-huit milliers d’épingles dans une journée ; donc chaque ouvrier, faisant une dixième partie de ce produit, peut être considéré comme donnant dans sa journée quatre mille huit cents épingles. Mais s’ils avaient tous travaillé à part et indépendamment les uns des autres, […] chacun d’eux assurément n’eût pas fait vingt épingles, peut-être pas une seule, dans sa journée » (La Richesse des nations). Adam Smith montre donc qu’à travers la division du travail, la coopération humaine produit en grande quantité ce qu’un seul individu peinerait à produire seul.

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Adam Smith signale le revers de la division du travail

La division du travail décuple la productivité. Adam Smith explique qu’elle augmente l’efficience économique pour trois raisons fondamentales. En premier lieu, en spécialisant l’homme dans une tâche simple et précise qu’il effectue indéfiniment, elle le rend très efficace à réaliser cette tâche, car il ne cesse de s’améliorer avec l’expérience. « L’accroissement de l’habileté dans l’ouvrier, analyse l’économiste, augmente la quantité d’ouvrage qu’il peut accomplir, et la division du travail, en réduisant la tâche de chaque homme à quelque opération très simple et en faisant de cette opération la seule occupation de sa vie, lui fait acquérir nécessairement une très grande dextérité » (La Richesse des nations). Par exemple, un forgeron qui n’est pas spécialisé dans la production de clous en produit à un rythme trois à quatre fois inférieur à un jeune forgeron dont le seul métier est de produire des clous. Adam Smith ajoute que la division du travail économise également le temps, que l’on sous-estime grandement, perdu dans la transition d’une tâche à une autre. En pratique, un travailleur est incapable de passer très rapidement d’une tâche à une autre qui est située à un autre endroit et qui mobilise des outils différents. Enfin, la dernière raison fondamentale de l’augmentation de la productivité par la division du travail est l’invention des machines. Adam Smith affirme que ce sont souvent de simples ouvriers qui, à force de concentrer toute leur attention sur une tâche particulière, ont fini par découvrir comment la remplacer par un mécanisme.

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La division du travail abrutit les hommes. Si Adam Smith met en évidence les grands avantages économiques de la rationalisation du processus de production, il signale cependant l’envers moral du progrès industriel. Il reconnaît que la croissance de la richesse collective implique le sacrifice de l’épanouissement individuel des travailleurs. En effet, l’esprit humain est forgé par les habitudes, car il s’adapte aux problèmes qu’il a à résoudre. Dès lors, un homme concentré sur une tâche élémentaire voit son monde intérieur rétrécir. « L’homme, écrit Adam Smith, qui passe toute sa vie à accomplir un petit nombre d’opérations simples, dont les effets sont peut-être aussi toujours les mêmes ou presque, n’a aucune occasion d’employer son entendement, ou d’exercer ses capacités inventives à trouver des expédients pour surmonter des difficultés qui ne se produisent jamais. Il perd donc naturellement l’habitude d’un tel effort, et devient généralement aussi bête et ignorant qu’une créature humaine peut le devenir. La torpeur de son esprit le rend, non seulement incapable d’apprécier aucune conversation rationnelle ou d’y prendre part, mais encore de concevoir aucun sentiment généreux, noble ou délicat, et donc de former aucun jugement juste même sur de nombreux devoirs ordinaires de la vie privée » (La Richesse des nations). Les travailleurs perdent notamment la capacité intellectuelle de participer aux affaires publiques. De surcroît, leur ultraspécialisation rend leurs corps inaptes à d’autres emplois, comme le combat. Adam Smith en conclut que la division du travail annihile les vertus intellectuelles, sociales et martiales du peuple.

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Qui est Romain Treffel ?

Passionné par les idées, je veux vous aider à mieux comprendre votre existence grâce au meilleur de la pensée. C’est dans cet esprit que je travaille à rendre les grands concepts plus accessibles et les grands auteurs plus proches de nous.

Passé par l’ESCP, la Sorbonne, et l’École Normale Supérieure, j’aide également les étudiants à réussir les épreuves littéraires des concours des grandes écoles.

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