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Les Trente Glorieuses selon Jean Fourastié

Les Trente Glorieuses sont une « révolution invisible ». Jean Fourastié affirme dans Les Trente Glorieuses que la période de forte croissance économique qui s’étale de 1945 à 1973 a profondément, mais progressivement changé la société française, sans lui faire connaître d’événements dramatiques. Seulement, l’invisibilité du progrès social a empêché la population de l’apprécier à sa juste mesure.

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Les Trente Glorieuses ont élevé le niveau de vie. Jean Fourastié montre que le pouvoir d’achat des salaires s’est accru de 1945 à 1973 comme jamais dans l’histoire de France. Cette amélioration concerne aussi bien le « citoyen moyen », les salariés les moins bien payés, que les cadres supérieurs. Le niveau de vie des Français a été multiplié par entre 2,5 et 3 au cours des Trente Glorieuses, mais les bas salaires ont bien davantage profité de la hausse du pouvoir d’achat. Dans le même temps, le « minimum vital » a triplé. Cette élévation du niveau de vie a modifié la structure et le contenu de la consommation. « Dans le budget d’un ouvrier ou d’une dactylographe, en 1975, explique Jean Fourastié, les neuf dixièmes des dépenses de nourriture sont consacrés à l’achat de calories nobles (viande, lait, fruits). Les dépenses cumulées de farineux et féculents n’atteignent pas le cinquième des dépenses relatives à l’équipement ménager. Schématiquement : le réfrigérateur, l’automobile et la machine à laver ont pris dans le budget ouvrier la place du pain quotidien » (Les Trente Glorieuses). Les dépenses d’alimentation représentent une part moindre de la consommation totale, tandis que celles d’habitation et d’hygiène-santé sont désormais plus importantes. Jean Fourastié évoque également les progrès accomplis dans la réduction de la mortalité, de la morbidité, des souffrances physiques, dans le confort des foyers, et dans le développement de l’enseignement.

Capitalisme et liberté selon Milton Friedman

Jean Fourastié évoque le paradoxe des Trente Glorieuses

Les Trente Glorieuses ont transformé la société française. Jean Fourastié illustre concrètement le développement de la période en comparant un village sous-développé, Madère, et un village développé, Cessac. Cette comparaison montre que l’amélioration de la productivité a changé la société. Or, l’économiste révèle qu’il a en réalité comparé deux états de développement du même village français, Douelle en Quercy. « Ne doit-on pas dire glorieuses, demande Jean Fourastié, les trente années qui séparent Madère de Cessac, et ont fait passer et Douelle et la France de la pauvreté millénaire, de la vie végétative traditionnelle, aux niveaux de vie et aux genres de vie contemporains ? — À meilleur titre certainement que « les trois glorieuses » de 1830 qui, comme la plupart des révolutions, ou bien substituent un despotisme à un autre, ou bien, et ce sont de meilleurs cas, ne sont qu’un épisode entre deux médiocrités… » (Les Trente Glorieuses). Les statistiques mettent en lumière un contraste saisissant. Au début des Trente Glorieuses, la population est essentiellement agricole ; à la fin, les agriculteurs sont minoritaires. La natalité et la mortalité infantile ont baissé. La mobilité a rapidement augmenté. Sur le plan économique, les exploitations sont plus concentrées ; les rendements sont décuplés ; les machines remplacent les travailleurs et les animaux de labour. Enfin, les ménages sont désormais équipés (réfrigérateur, lave-linge, WC, téléphone, automobile, radio). Jean Fourastié estime carrément que les Trente Glorieuses ont accouché d’un nouvel homme sur les plans économique, social et culturel.

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Les Trente Glorieuses n’ont pas satisfait la population. Selon Jean Fourastié, la plupart des pays développés, y compris la France, ont largement réalisé l’espoir millénaire de l’humanité de sortir de la pauvreté au cours de la période. Mais l’économiste constate que les gens n’ont pas pris conscience, par aveuglement et par ignorance économique, du fait qu’ils ont atteint le bonheur matériel, qu’ils ont collectivement réalisé l’abondance pour la première fois dans leur histoire. La réalité du progrès social des Trente Glorieuses est occultée par la révolution culturelle, par la critique de la société de consommation, par l’émergence des préoccupations écologiques, et par la tendance des acteurs politiques de gauche à exciter l’insatisfaction générale pour leur propre intérêt. « Les historiens qui, écrit Jean Fourastié, tôt ou tard, dépouilleront les journaux de la période 1946-1975 y trouveront peu de témoignages de l’ardeur de vie et de la joie du peuple français. Les grandes mutations du niveau de vie et du genre de vie n’y apparaissent pas (on n’en parle guère qu’a contrario pour se plaindre de leur inexistence ou de leur lenteur) ; la morosité, l’inquiétude, l’annonce ou le récit de catastrophes, accidents et troubles dominent de beaucoup (allant de grèves, conflits sociaux et luttes politiques intérieures, aux crises et guerres internationales…) » (Les Trente Glorieuses). Ainsi, le glorieux succès matériel s’est paradoxalement réalisé dans un climat moral bien peu glorieux. Jean Fourastié parvient à la conclusion que le progrès social n’apporte pas le bonheur.

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Qui est Romain Treffel ?

Passionné par les idées, je veux vous aider à mieux comprendre votre existence grâce au meilleur de la pensée. C’est dans cet esprit que je travaille à rendre les grands concepts plus accessibles et les grands auteurs plus proches de nous.

Passé par l’ESCP, la Sorbonne, et l’École Normale Supérieure, j’aide également les étudiants à réussir les épreuves littéraires des concours des grandes écoles.

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